Maintenant que ses enfants sont à lécole à temps plein, Sara Landriault a décidé de trouver du travail à lextérieur de la maison.
En parcourant le site de Citoyenneté et Immigration Canada (CIC), Mme Landriault a trouvé un emploi pour lequel elle était qualifiée. Sa candidature en ligne na pu être complétée parce quelle a signifié qu'elle n'était pas autochtone et ne faisait pas partie dune minorité visible.
« Jétais scandalisée, a expliqué en entrevue téléphonique la mère de famille de Kemptville en Ontario. Cest ridicule! Parce que je suis Blanche, je ne peux pas soumettre ma candidature? »
Mme Landriault a vu dans le passé des offres demploi qui encourageaient certains groupes ethniques à postuler. «Ce qui est bien, car je suis pour léquité en matière demploi. Mais un employeur soucieux de donner des chances égales ne doit pas empêcher un groupe ethnique dappliquer!», déclare-t-elle, ulcérée.
Minorités visibles
La porte-parole de CIC ne partage pas cette opinion. «Les autochtones sont sous-représentés parmi nos employés, explique Melanie Carkner. Pour ce qui est des minorités visibles, nous atteignons nos objectifs. Malgré tout, étant donné la nature même de notre ministère, nous faisons un effort concerté pour engager des personnes de ces groupes.»
La Loi sur léquité en matière demploi, instaurée par le gouvernement Mulroney en 1986 et amendée par le gouvernement Chrétien en 1995, permet à certains groupes dêtre favorisés lors de lembauche. Le but est de «sassurer que les membres de ces groupes soient représentés équitablement au sein des services publics».
La loi stipule également que lembauche doit se conformer à la Charte des droits et libertés qui garantit que tous les individus sont égaux devant la loi avec toutefois une clause qui permet la discrimination positive.
Discrimination
Certains députés conservateurs proéminents, notamment lactuel ministre des Affaires indiennes et du Nord Canada, Chuck Strahl, ont parlé ouvertement contre cette forme de discrimination dans le passé. En 2005, le ministre libéral des Travaux publics et services gouvernementaux, Scott Brison, avait réprimandé ses troupes pour avoir fait circuler un mémo qui disait que seulement certains groupes devaient être engagés.
« Je supporte la politique dinclusion, mais je ne supporte pas la discrimination contre quelque groupe que ce soit », avait-il déclaré.
(Agence QMI)