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Les Québécois contre la burqa en public

Sondage

Près des trois quarts des Québécois pensent que le gouvernement canadien devrait bannir la burqa des lieux publics, ce qui est le plus haut pourcentage de toutes les provinces révèle un sondage exclusif réalisé par Léger Marketing pour le compte de l’Agence QMI.

Le rejet de la burqa par 73% des Québécois est beaucoup plus tranché qu’ailleurs au pays, alors que 54% des citoyens de l’Atlantique et 52% des Ontariens désirent l’interdiction de ce symbole religieux. (tableaux plus bas) C’est en Colombie-Britannique où le pourcentage de citoyens en faveur de l’interdiction est le plus faible, avec 39%.

Dans l’ensemble du pays, le sondage Léger Marketing en ligne révèle que 54% des personnes estiment que le gouvernement devrait suivre l’exemple de la France et ne pas permettre aux femmes de porter la burqa pour des raisons de sécurité publique et de transparence.

Seulement 20% des Canadiens s’opposent à l’interdiction, parce qu’il s’agit selon eux d’une question de liberté de religion et d’expression, alors que 15 % ont déclaré que cela n’avait aucune incidence sur eux, d’une manière ou d’une autre.

Résultats surprenants

Les Canadiens plus âgés étaient plus susceptibles d’être d’accord avec une interdiction, alors que 71% des personnes âgées de plus 65 ans ont choisi cette option. Seulement 40% des Canadiens âgés de 18 à 34 ans ont déclaré que la burqa devrait être bannie.

Les sondeurs ne demandaient pas aux répondants d’expliquer les raisons derrière leur réponse. Le vice-président de Léger Marketing, Dave Scholz, a déclaré les résultats du sondage avaient surpris le personnel. «C’est le Canada. Nous n’interdisons rien», résume-t-il.

«Peu importe ce que les gens veulent faire, nous sommes très tolérants, mais dans ce cas nous observons un nombre important de personnes, dans chaque province au Canada disant que la burqa ne devrait plus être autorisée», analyse M. Scholz.

Le rejet de la burqa est particulièrement fort au Québec, où le débat sur les accommodements raisonnables pour les nouveaux Québécois a fait rage il y a quelques années.

Le professeur de sociologie de l’Université McGill, Morton Weinfeld, explique que le fort pourcentage de rejet de la burqa pourrait être attribuable au recul du catholicisme depuis 50 ans au Québec. «Pourquoi les Québécois devraient-ils combler ce vide avec l'islam, se demande-t-il. Le Québec est peut-être l'endroit le plus fortement féministe au Canada et la burqa est un phénomène fortement antifemme.»

Vêtement antifemme

M. Weinfeld ajoute que les gens doivent être prudents dans l'interprétation des résultats de l'enquête, parce que la burqa est le vêtement islamique extrême. Personne ne sait, dit-il, combien de Canadiens portent la burqa, qui couvre l’ensemble du visage.

Le fondateur du Congrès musulman canadien, Tarek Fatah, fait cependant pression pour une interdiction de la burqa.

«Les musulmans progressistes et libéraux ont mené la lutte contre cette abomination au cours des 100 dernières années», fait-il remarquer. «C'est l'un des aspects les plus laids de l'islam politique qui a été importé au Canada et dans d'autres pays occidentaux », a ajouté M. Fatah.

Pour le directeur général du Conseil canadien sur les relations américano-islamiques, le sondage montre qu'il y aurait place à plus de sensibilisation et d'éducation.

«Il est compréhensible que les pratiques qui pourraient être inconnues aux gens provoquent des tensions et un malaise », a déclaré Ihsaan Gardee, ajoutant que ce sont les membres d’une minorité au sein d’une minorité qui couvrent leur visage.

«Quand c'est le choix d'une femme d'exercer une croyance religieuse sincère. Cela doit être protégé en vertu de la Charte, à condition que cela n'empiète pas sur les droits des autres», pense M. Gardee.

Le sondage a demandé à 1526 personnes dans une enquête sur Internet de choisir la déclaration qui reflète le mieux leur point de vue face à la décision de la France d’interdire aux femmes de porter la burqa en public.

Le sondage a été réalisé du 19 au 22 juillet. Léger Marketing ne mesure pas la marge d’erreur des sondages en ligne, parce qu’il ne s’agit pas d’un échantillon aléatoire.

(Agence QMI)

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