Cest ce quon a pu apprendre lors de lenquête sur remise en liberté du jeune homme de 28 ans, qui sest ouverte mercredi au Palais de justice de Montréal. Appelé à la barre des témoins, le sergent-détective Mathieu Boulianne, de la Sûreté du Québec, a relaté en détail les propos tenus par Abitbol lors des séances de clavardage sur MSN qui ont mené aux accusations contre lui.
«Ils sont réels. Ils sont petits et ils courent vite. Je les sens, ils sont partout [ ] Cest pour ça que jai acheté un .12, pour les tuer sils mattaquent», disait notamment celui qui se faisait appeler David Darkiller à propos de ces soi-disant envahisseurs.
Ces déclarations nont pas seulement fait sourciller linterlocuteur qui la dénoncé. Quelques collègues de travail, que la SQ a rencontrés, ont aussi fait part de leur inquiétude. Lun dentre eux a même comparé laccusé à Marc Lépine, auteur de la tristement célèbre tuerie de la Polytechnique.
En dépit de ces paroles, le procureur de la Couronne, Me Steeve Larivière, assure que pour linstant, «rien ne permet de douter de son aptitude à subir un procès.»
Des «chiennes»
Abitbol sexprimait également de manière pour le moins scabreuse lorsquil était questions des professeurs et ex-collègues de classe quil disait vouloir assassiner. À maintes reprises, il a qualifié certaines de ses enseignantes de «chiennes». Selon ses dires, lune dentre elles méritait de mourir parce quelle lui avait fait redoubler son année.
«Si elle est encore en vie, cest sûr que je me la fais, ajoute-t-il. Elle mérite la torture. Ça ne métonnerait pas que quelquun lait déjà fait.»
Par ailleurs, toujours dans le cadre de ces entretiens virtuels, laccusé disait quil aurait voulu joindre larmée «pour aller en Irak et tuer des Tamouls». Il affirmant aussi avoir une passion pour le sang. Quand lun de ses amis lui a suggéré quil aurait dû devenir chirurgien, Abitbol a répliqué que son but nétait pas de soigner les gens, mais bien de les tuer.
Lorsquil fut interrogé par la SQ à la suite de son arrestation, le 2 octobre, laccusé a confirmé avoir tenu ce discours scabreux. Il a toutefois juré quil ne sagissait que de «niaiseries» et quil «voulait se montrer hot» face à ses amis.
Les parents de David Abitbol, assis au premier rang dans la salle daudience, semblaient avoir beaucoup de difficulté à croire que de tels propos aient pu venir de leur fils. On a souvent pu les apercevoir se fermer les yeux en secouant doucement la tête.
Mentionnons enfin que des accusations de pornographie juvénile se sont officiellement ajoutées aux autres qui pesaient déjà contre lui, comme lavait indiqué la poursuite la semaine dernière. Le sergent-détective Boulianne a dailleurs expliqué quon avait retrouvé un total de 250 photos montrant deux fillettes âgées de 10 à 14 ans dans des positions sexuellement explicites.
Lenquête se poursuit ce jeudi devant le juge Robert Marchi, de la Cour du Québec.
(Agence QMI)