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Ducarme Joseph brassait de grosses affaires

Gangs de rue

Le chef de gang de rue Ducarme Joseph a déposé en 2009 la somme de 49 900 $ en espèces dans un compte HSBC Canada, à la succursale de Saint-Léonard, révèle une enquête de l’Agence QMI.

L'enquête a permis de découvrir que Ducarme Joseph avait déposé cette somme dans son compte ligne de crédit avec la Banque HSBC Canada, lors de huit transactions réalisées entre le 5 janvier et le 2 octobre 2009, selon ce qu’indiquent les informations sur son compte ligne de crédit de la HSBC.

HSBC Canada a accordé au chef de gang une ligne de crédit de 25 000 $ et un prêt hypothécaire de 1 275 000 million $ en 2008, après qu’il eut déclaré à la banque qu’il gagnait la somme de 20 166 $ par mois à titre de « conseiller » à temps plein pour Millenia Hope, une société biopharmaceutique qui est aujourd’hui directement associée à une histoire de fraude et de manipulation sur le marché boursier.

Personne chez Millenia Hope n’était en mesure d’expliquer les liens entretenus avec Joseph, qui a déclaré dans sa demande de crédit en 2008 qu'il travaillait pour Millenia Hope depuis août 2006.

En réponse à l’enquête de l’Agence QMI, la police de Montréal a annoncé lundi qu’elle ne pouvait pas saisir la luxueuse maison de Joseph située à Dollard-des-Ormeaux et évaluée à de 1,6 million $, parce qu’elle n’avait pas suffisamment de preuves pour lier l’achat de cette maison comportant six chambres avec piscine extérieure chauffée et bain-tourbillon, à ses activités criminelles.

La police de Montréal dit qu’elle ne peut jusqu’à présent relier Joseph qu’à des agressions avec violence armée et qu’elle manque de preuves pour saisir la propriété mise en vente par Royal LePage, en vertu de la loi sur le recyclage des produits de la criminalité.

L'enquête de l'Agence QMI a toutefois permis de trouver des documents bancaires qui associent directement Joseph à d’importants dépôts de sommes d’argent dans les succursales de la Banque HSBC Canada dans la région de Montréal en 2009. Les documents montrent aussi qu’il était d’une manière ou d’une autre associé à une fraude financière classique qu’on appelle dans le jargon le « pump and dump ». Cette fraude consiste à créer une demande artificielle pour une action boursière ordinaire, pour ensuite revendre l’action au prix le plus fort.

La porte-parole de HSBC Canada et vice-présidente adjointe à Toronto, Sharon Wilks, a refusé de discuter ou de commenter les dépôts en espèces de Joseph.

Des dépôts de moins de 10 000 $

Chacun des dépôts en espèces du chef de gang de rue Ducarme Joseph était de moins de 10 000 $ montrent les relevés de compte de la Banque HSBC.

Cette stratégie a permis au personnel de HSBC Canada de ne pas rapporter ces dépôts auprès du Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE), qui est l’agence fédérale qui lutte contre le blanchiment d’argent.

Seules les transactions de 10 000 $ ou plus doivent être rapportées au CANAFE en vertu de la loi fédérale.

L'enquête de l’Agence QMI a constaté que HSBC Canada a eu une relation financière poussée avec le chef de gang de rue, en dépit du dossier criminel de Joseph pour trafic de drogue, agressions physiques, et violence armée, y compris un cas où il a plaidé coupable d’avoir agressé sexuellement et forcé à la prostitution une fillette de 12 ans.

HSBC Canada a accordé au chef de gang un prêt hypothécaire de 1 275 000 $ pour lui permettre d’acheter sa maison à Dollard-des-Ormeaux en 2008, ainsi qu'une ligne de crédit de 25 000 $ et une carte de crédit Mastercard avec une limite de 10 000 $, indiquent les documents financiers.

Se réfugiant derrière le droit à la confidentialité des renseignements personnels du client, HSBC Canada a refusé d'expliquer comment ou pourquoi ses dirigeants ont approuvé un prêt hypothécaire à un homme avec des antécédents criminels. La banque a également refusé de dire si Joseph est l'un des 1700 Canadiens titulaires de comptes bancaires secrets en Suisse de la Banque HSBC, qui font maintenant l’objet d’une enquête par les autorités fiscales des gouvernements du Québec et du Canada.

(Agence QMI)

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