Il travaillait à la production d'asphalte à St-Hubert le 25 octobre dernier lors de laccident.
Aurélien Bucquet a dû replacer une plate-forme qui ne fonctionnait pas dans un dépoussiéreur et, pour se faire, il sest introduit à lintérieur.
«La vis était censée ne pas bouger, en fait, et quand j'ai voulu sortir, elle est partie, sans qu'on sache pourquoi, se souvient-il. Quand elle a pris mes jambes, je me suis mis à hurler instantanément et je savais que quelqu'un travaillait pas loin de moi. Il est venu en courant et a fermé le breaker.»

Dix minutes plus tard, les ambulanciers débarquaient, découvrant le jeune homme coincé et perdant beaucoup de sang. «J'ai jamais souffert comme ça, se remémore-t-il. C'était vraiment une douleur infernale.»
Un médecin, deux infirmières et une inhalothérapeute des urgences de lhôpital Charles-Lemoyne ont été dépêchés sur place. «Il avait perdu assez de sang pour ne plus oxygéner son cerveau, raconte lurgentologue Stéphane Rhein. On était sur le point de le perdre, alors j'ai embarqué Julie dans le silo, pour qu'elle puisse le baguer.»
Lopération de sauvetage a duré une heure. «J'avais un bras qui était sorti, et le but, c'était de lui trouver une veine au plus vite pour partir le soluté, se souvient linfirmière Patricia Théberge. En donnant le liquide, à un moment donné, Aurélien a ouvert les yeux. J'ai fait: oh! Il était revenu. Ça a été un moment... C'est ses yeux bleus qui... dont je me souviens. C'était intense.»
Après de nombreux efforts, les secouristes ont finalement réussi à démanteler l'énorme vis, et Aurélien a été transporté à lhôpital pour être opéré. Il devra maintenant passer les quatre prochains mois en réadaptation.
«J'ai demandé au docteur, il m'a dit: "Vous n'avez plus vos jambes, mais vous allez remarcher un jour", explique le jeune homme. C'était comme un soupir de soulagement, en même temps, de savoir que j'étais en vie.»
(TVA Nouvelles)