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Aussitôt créée, aussitôt condamnée

Commission Charbonneau

La Commission Charbonneau a fait l'objet jeudi d'un tir groupé des partis d'opposition, qui ont dénoncé la solution du gouvernement Charest à la corruption et à la collusion dans l'industrie de la construction.

«Pensez-vous que les Accurso et les Catania de ce monde vont gentiment accepter de se présenter à cette commission», cette «patente» qui n'a rien d'une commission d'enquête, a pesté le député péquiste Bertrand St-Arnaud, à l'Assemblée nationale. La Commissaire Charbonneau va prendre le téléphone, va appeler un entrepreneur véreux pour l'inviter à son comité, qui va décliner l'offre bien gentiment, a-t-il illustré.

Selon M. St-Arnaud, ce n'est pas avec ce «simulacre» de commission qu'on réussira à faire la lumière sur un véritable système qui gangrène le secteur de la construction.

Sa collègue péquiste Véronique Hivon s'est quant à elle livrée à une vaste énumération des organisations qui ont plus de pouvoir que la Commission Charbonneau, comme le Bureau du coroner ou même la Régie du logement.

«Peu importe ce que le gouvernement va décider», l'opposition va être contre, a encore répliqué le premier ministre Jean Charest, qui a réitéré que la commission qu'il a mise sur pied respecte comme il le fallait le travail de l'Unité permanente anticorruption (UPAC).

Qui acceptera d'y comparaître, puisque la commissaire n'a pas le pouvoir de contraindre des personnes à venir témoigner?

«Moi je pense que tous les maires qui seront appelés par les commissaires à se présenter devraient le faire, a répondu le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil. Vous postulez qu'ils ne le feront pas, moi je postule qu'ils vont le faire. Moi, honnêtement, si on me demande d'y aller, je vais y aller, et je pense que tous les gens qui sont en politique au municipal, au provincial, devraient y aller.»

Et les firmes de génie-conseil, soupçonnées de financer des élections clé en main? «Pourquoi pas? Moi je pense qu'à partir du moment où des gens se considèrent comme non coupables d'actes illégaux, je ne vois pas pourquoi ils refuseraient une invitation de la commission», a-t-il insisté.

Plus tôt, Gérard Deltell s'était dit «étonné» du fait que la juge France Charbonneau a accepté de présider une commission d'enquête qu'il qualifie d'«invention libérale émasculée».

Le chef de l'ADQ a déploré la mise sur pied d'une commission «ridicule et grotesque» qui ne permettra pas d'aller au fond des choses dans l'industrie de la construction. «Jamais personne ne sera responsable», s'est-il indigné.

Selon M. Deltell, le premier ministre Jean Charest a «raté un rendez-vous historique» avec la population et qui a fait peur de beaucoup de «fling-flang».

Dans l'Est-du-Québec, le président de l'Union des municipalités du Québec, Éric Forest, est satisfait de cette commission d'enquête malgré les pouvoirs limités qu'elle aura.

M. Forest se dit toujours favorable lorsqu'il est question d'assainir le milieu politique.

De son côté, Jean Pouliot, le président de l'Association de la construction du Québec est du même avis, mais il est conscient que cette commission d'enquête sera critiquée. Il voit l'exercice d'un bon oeil, si cela permet de faire «le ménage dans son industrie».

 

 

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