Environ 40 passagers du navire de croisière italien qui s'est échoué après avoir heurté un rocher vendredi soir manquent toujours à l'appel, samedi. Également, en après-midi, le commandant du navire de croisière Costa Concordia, Francesco Schettino, a été arrêté.
La décision a été prise au terme d'un interrogatoire de plusieurs heures du commandant.
Le commandant, Francesco Schettino, ainsi que le premier officier Ciro Ambrosio sont accusés d'homicide multiple, naufrage et abandon du navire.Le commandant «s'est approché de manière très maladroite de l'île du Giglio, a heurté un rocher qui s'est encastré dans son flanc gauche, faisant s'incliner (le navire) et embarquer énormément d'eau dans l'espace de deux, trois minutes», a indiqué le procureur de Grosseto Francesco Verusio.
Toujours des personnes manquantes
Deux personnes, un homme et une femme, ont été retrouvées vivantes dans la nuit de samedi à dimanche, à bord du bateau. Ils ont répondu aux sauveteurs mais n'ont encore pu être rejoints par eux, ont précisé les pompiers.
Tard samedi, il manquait toujours une quarantaine de passagers. Certaines personnes manquantes pourraient toutefois se trouver sur l'île du Giglio en Toscane, là où l'accident qui a fait trois morts -deux touristes français et un membre d'équipage péruvien- et une quarantaine de blessés a eu lieu, selon le préfet local Giuseppe Linardi.
Deux des blessés reposent dans un état grave: une femme souffre d'un traumatisme crânien et un homme a reçu un violent coup à la colonne vertébrale. Plusieurs passagers ont eu des mains, bras ou jambes cassées, et souffrent d'hypothermie.
Même si la majorité des touristes à bord étaient italiens, français et allemands, au moins douze Canadiens prenaient part à la croisière.
(Crédit photo: AFP)
Des scènes de panique
Passagers en pyjama paniqués, croupiers en uniforme hébétés, l'accident a pris par surprise l'ensemble des individus à bord. Certains rescapés évoquaient d'ailleurs le tristement célèbre Titanic. Certains passagers ont même sauté du navire.
Un témoin a d'ailleurs filmé immortalisé en vidéo l'ambiance qui régnait sur les lieux du sauvetage.
Toute la nuit durant, l'opération de sauvetage s'est poursuivie pour venir en aide aux 4229 passagers du Costa Concordia. Sauveteurs, garde-côtes et pompiers ont dirigé les rescapés vers le port de Santo Stefano.
Une tente d'accueil a été mise sur pied pour répondre aux premiers besoins des passagers, avant de les transférer dans des hôtels.
Le Costa Crociere effectuait une croisière en Méditerranée lorsqu'il s'est échoué, pendant que les passagers soupaient ou dormaient. L'organisation qui gérait la croisière a présenté ses condoléances aux familles.
Des plongeurs ont été dépêchés aux alentours du bateau afin de rechercher d'éventuels survivants, qui pourraient être restés bloqués sous l'eau ou dans leur cabine.
«Les contrôles viennent de commencer, c'est compliqué, car il y a le risque qu'un des étages s'écroule», a déclaré à l'AFP Luca Cari, un porte-parole des pompiers, qui craint aussi que le navire ne glisse vers le large.
De plus, près de 2380 tonnes de gazole pourraient s'écouler, créant un important risque de pollution dans ce secteur. Un pompier craint également que le navire échoué ne glisse vers le large, où il pourrait couler par 100 mètres de fond.
(Crédit photo: Reuters)
(Crédit photo: Reuters)
Trop près de la côte?
Les causes du naufrage sont toujours inconnues pour le moment, mais selon un touriste français amateur de voile, qui se trouvait à bord du navire, la proximité avec la côte pourrait expliquer l'accident. Le bateau était «trop près de la côte», a-t-il soutenu à l'AFP, ajoutant qu'il avait très vite perçu l'ampleur de la catastrophe.
«Le premier choc c'était à l'arrière gauche du navire et peu de temps après il y a eu un deuxième frottement. On était à 1500 mètres de la côte», témoigne-t-il.
«C'était le passage classique, les croisières l'empruntent souvent, toutes lumières allumées et avec leurs clignotants, mais là il est passé trop près, beaucoup plus que d'habitude», a renchéri Giorgio Fanculliu, le seul journaliste témoin de l'évènement.
«Alors que nous naviguions en rythme de croisière, nous avons heurté un éperon rocheux. Selon la carte nautique, il y aurait dû avoir suffisamment d'eau en-dessous de nous», s'est défendu le commandant Francesco Schettino.
M. Onorato, avait ajouté qu'après avoir heurté le rocher, l'évacuation du bateau a été rendue plus difficile par l'inclinaison soudaine du navire, d'abord penché à 20 degrés et maintenant à 80 degrés.
Il avait ajouté que le navire empruntait pourtant une route qu'il suit «52 fois par an.»
Les «boîtes noires» du navire, incluant un enregistrement des conversations, ont été récupérées et saisies par la justice.
La capitainerie du port de Livourne a ouvert une enquête sur les causes de l'accident et sur la façon dont les passagers ont été secourus. Le ministère des Infrastructures a lui aussi ouvert une enquête.
(Crédit photo: AFP)
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