Après avoir appris qu'il a lui-même contracté l'herpès, le Montréalais Guy Leduc a lancé ITS Rencontres, un site internet dédié aux gens ayant une infection ou une maladie transmissible sexuellement et inguérissable.
«Une fois qu'ils sont infectés, on fait quoi avec ces gens-là?», a lancé d'emblée Guy Leduc dans un restaurant de l'arrondissement de Ville-Marie à Montréal.
ITS Rencontres propose aux internautes concernés de remplir une fiche complète incluant leur taille, la couleur de leurs yeux et le type d'infection transmise sexuellement (ITS) qui les afflige. Les membres peuvent ainsi sélectionner un partenaire en fonction de son infection ou de sa maladie. Par exemple, les gens vivant avec le VIH peuvent s'inscrire et choisir un partenaire avec la même infection que ce soit pour une relation sexuelle, un but amoureux ou amical.
«Que les gens retrouvent leur liberté, une vie sociale, recommencer à être bien avec eux-mêmes, faire tomber leurs barrières», a souhaité Guy Leduc.
Au-delà de la communauté gaie
Les groupes de soutien pour les personnes vivant avec le VIH ciblent particulièrement la communauté gaie d'après Guy Leduc. Même s'il félicite leur force et leur mobilisation dans les années 1980, avec peu de ressources et sans internet, Guy Leduc affirme avoir reçu des commentaires de personnes hétérosexuelles séropositives qui ne se sentaient pas à leur place dans certains groupes d'entraide. Le fondateur d'ITS Rencontres souhaite les accueillir ces personnes au sein de son site, tout comme ceux ayant d'autres orientations sexuelles.
ITSRencontres.com est en ligne depuis 2009 et permet maintenant à environ 1100 membres d'entrer en relation.
Parmi eux, on retrouve Maryse, célibataire depuis juin après deux relations de douze ans. Elle a alors eu une relation non protégée et en novembre, elle a reçu le diagnostic d'herpès. Deux semaines plus tard, elle était membre d'ITS Rencontres.
«Quand tu vois quelqu'un avec un feu sauvage, tu ne fais pas de cas, a expliqué Maryse. Moi, j'ai la même chose, mais entre les deux jambes.»
Elle se croyait à l'abri des ITS parce qu'elle est une professionnelle financièrement aisée qui ne fréquentait pas des drogués.
«J'étais un peu prétentieuse, a-t-elle avoué. Maintenant, je suis dans un processus de vulgariser l'herpès chaque fois que je veux avoir une relation sexuelle».
De son côté, Vincent, lui aussi atteint de l'herpès, avertit toujours sa partenaire avant d'avoir une relation sexuelle, mais pas nécessairement au premier rendez-vous, parce que selon lui, c'est plus facile lorsqu'un bon contact a été établi.
«Je n'ai pas cessé de rencontrer, mais avant de passer à l'acte, j'y repense deux fois, a expliqué Vincent. Je n'ai pas envie de faire subir ça à quelqu'un d'autre».
Selon des données de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), quelque 50 000 Québécois recevront un diagnostic d'une ITS cette année.