Le ciel s'est littéralement embrasé, lorsque la meunerie des Aliments Breton de Saint-Charles-de-Bellechasse a été la proie des flammes. Maintenant, les élus municipaux craignent la perte d'emplois dans leur municipalité.
Réveillé aux petites heures du matin par l'un de ses conseillers, le maire de Saint-Charles-de-Bellechasse, Martin Lapierre, a exprimé ses craintes quelques heures après le début de l'incendie qui a ravagé la meunerie des Aliments Breton.
«Pour la municipalité, c'est une très grosse perte, et la peur qui nous habite maintenant, c'est que les dirigeants de l'entreprise décident de reconstruire ailleurs», a-t-il dit.
Même s'il était en congé, le maire a consulté quelques-uns de ses conseillers et, au retour du congé pascal, il a l'intention de rencontrer la direction de l'entreprise.
Nouvelle assommante
Selon le maire, Saint-Charles-de-Bellechasse est une petite municipalité qui tente par tous les moyens de développer son attrait résidentiel, mais aussi celui de l'entrepreneuriat.
«Disons que c'est une très mauvaise nouvelle que nous avons eue au réveil», a ajouté le maire.
Une mauvaise nouvelle partagée par Christian Breton, président des Aliments Breton, qui s'est rendu tôt sur place.
«Notre priorité, c'est de relocaliser nos travailleurs et de répartir notre production dans nos autres usines de la région pour continuer de servir nos clients le plus rapidement possible», a-t-il expliqué.
M. Breton a ajouté que reconstruire une usine comme celle-là coute environ 15$. «Nous allons bien peser le pour et le contre avant de prendre une décision sur l'emplacement, mais c'est certain que nous allons reconstruire», a-t-il précisé.
Découragement
Sur le terrain alors que l'incendie faisait rage, arborant la casquette de l'entreprise et se tenant tout près de la meunerie, une quinzaine de travailleurs regardaient avec beaucoup de tristesse l'entreprise être la proie des flammes.
«Ça fait treize ans que je travaille ici... c'est pas le fun de regarder ça, c'est normal», a confié Alain Beaudoin, gérant de l'usine de Saint-Charles de Bellechasse, qui n'avait aucune idée de la cause de l'incendie.
«Les flammes étaient tellement intenses que certains tisons ont volé deux rues plus loin, a souligné Dominic Lapointe, qui habite tout près de la meunerie. Je peux vous dire que j'ai déjà vu des feux, mais comme celui-là, jamais! »
C'est la circulation et le bruit des camions qui ont réveillé le jeune homme et fait prendre conscience de l'ampleur du drame qui se jouait non loin de chez lui.
«C'est ben évident que c'est pas drôle pour une place comme ici, a-t-il indiqué. Tantôt, j'ai parlé avec un gars qui était sur le bord de la retraite. Il était vraiment découragé parce qu'il ne sait pas trop ce qui va se passer avec son avenir. »