Les étudiants du cégep d'Alma qui se sont présentés en cour ont appris rapidement qu'ils pouvaient retourner à leurs cours, aujourd'hui.
L'injonction qui devait être débattue aujourd'hui au palais de justice pour la reprise des cours a été reportée jusqu'à nouvel ordre.
L'Association étudiante s'est engagée à respecter le vote qui rejetait la grève, jeudi dernier.
L'assemblée générale des étudiants du cégep avait rejeté la grève dans une proportion de 52,1%, jeudi dernier. L'association étudiante s'est engagée à respecter le résultat jusqu'à la tenue d'un nouveau vote, si ce dernier est nécessaire. Le débat sur l'injonction a donc été reporté indéfiniment.
«Ce n'était même pas une question pour nous», a expliqué le président de l'association, Émile Duchesne. «Nous avons toujours respecté les votes de l'assemblée générale.»
«Il faudra voir comment ça va se passer au cégep», a déclaré l'étudiante en sciences humaines à l'origine de l'injonction provisoire la semaine dernière, Sophie Déry. «Le débat est reporté, mais la demande est toujours là.»
«Nous allons pouvoir faire ce qu'on aime le mieux: donner des cours», a commenté le directeur général du cégep, Bernard Côté.
Ce dénouement n'était pas une surprise pour les deux instigatrices de l'injonction. Elles souhaitent que leur retour en classe se fasse normalement.
«On ne s'attend pas qu'on nous saute au cou, mais la semaine passée, on ne s'y attendait pas non plus», de dire Jane Ménard, étudiante en soins infirmiers.
«Un groupe d'étudiants était en colère parce que c'est un tribunal qui avait décrété la fin de la grève», a précisé le président de l'association.
Seule une pétition pourrait inciter l'Association générale à tenir un nouveau vote.
Sophie Déry et Jane Ménard sont heureuses de voir que leur démarche juridique a été imitée par d'autres étudiants, notamment par des étudiants de l'UQAC.
«Si on paye pour un service comme l'éducation, c'est normal qu'on y ait droit», résume Jane Ménard.
D'une fin de grève à une grève de la faim
Une dizaine d'étudiants du cégep vont mener une grève de la faim jusqu'à vendredi pour protester contre la hausse des frais de scolarité.
«Nous voulions un moyen pacifique de ramener le débat sur la hausse des frais», dit Anne Gilbert Thévard, une étudiante en technique agricole.
Le groupe ne prendra que de l'eau jusqu'à vendredi, sans se nourrir d'illusions sur l'impact de son jeûne prolongé.
«C'est l'accumulation de petites actions qui fera éventuellement la différence», souhaite la gréviste de la faim.