Alors que le boycott des cours se poursuit pour protester contre la hausse des frais de scolarité à l'université, le débat se judiciarise à l'approche des fins de sessions.
La Cour supérieure a accordé une injonction à un deuxième étudiant de l'Université Laval pour interdire le piquetage de ses collègues qui l'empêche d'avoir accès à ses cours.
Jean-François Morasse, qui est atteint d'un trouble de déficit d'attention, disait que le fait de ne pas pouvoir assister à ses cours d'arts visuels compromet ses chances d'entreprendre, l'an prochain, un baccalauréat au design graphique.
«Je ne demande absolument pas qu'on arrête les manifestations. S'ils veulent faire du piquetage plus loin, ça ne me dérange pas mais qu'ils ne m'empêchent pas d'avoir accès à mes cours.»
Le juge Jean Lemelin conclut qu'il y a tout lieu de croire que le fait de ne pas pouvoir assister à ses cours pourrait porter préjudice à Jean-François Morasse et ajoute qu'au sens de la loi, les étudiants n'ont pas de véritable droit de grève au Québec.
Il fixe l'échéance de cette injonction provisoire au 23 avril prochain.

Injonction prolongée
Plus tôt, aujourd'hui, c'est Laurent Proulx qui avait obtenu du même juge la prolongation, jusqu'au 23 avril, de l'injonction qui interdit le piquetage d'étudiants devant le local de son cours d'anthropologie.
Un bémol, cependant : Laurent Proulx, l'Université Laval et la Confédération des associations étudiantes de l'Université Laval (CADEUL) s'étaient entendus sur un calendrier qui aurait eu pour effet de prolonger l'injonction provisoire au moins jusqu'au 7 septembre. Mais l'Association des étudiants en anthropologie s'y est refusée, ce qui va forcer tout le monde, le cas échéant, à revenir devant le juge aux dix jours pour l'audition de nouvelles demandes de prolongation.
«J'aurais préféré qu'on s'entende bonne foi», de dire Laurent Proulx. «On a eu pa preuve que la grève pouvait se poursuivre dans le respect des droits de tous. La grève n'a pas été annulée en anthropologie à cause de ce que j'ai fait. Le rapport de force n'a pas changé avec le gouvernement. Ça aurait été idéal pour sauver du temps et de l'argent à tout le monde.»
Laurent Proulx, qui veut entreprendre des études en droit, dit que les étudiants qui boycottent leurs cours pour protester contre la hausse des frais de scolarité n'ont pas le droit de grève et, donc, pas le droit d'établir des lignes de piquetage pour empêcher les autres étudiants d'avoir accès à leurs cours.
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