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«Je craignais qu'elle me prenne mon enfant»

Procès de Tania Pontbriand

La mère de l'étudiant qui aurait eu 300 relations sexuelles avec son enseignante du secondaire a dit qu'elle considérait l'accusée comme «son ennemie», et ce, bien avant qu'elle soit mise au courant de cette liaison secrète.

La mère de la victime était le dernier témoin de la Couronne avant que l'ancienne professeure d'éducation physique de Rosemère, accusée d'agressions sexuelles sur un mineur placé sous son autorité, n'entreprenne sa défense.

«J'ai été secouée quand mon fils de 15 ans est revenu d'une activité scolaire de vélo, au printemps 2002, en me disant que sa prof était devenue sa meilleure amie et qu'ils avaient passé une nuit à parler dans une camionnette».

«L'été suivant, ils se voyaient chaque jour. Elle l'amenait constamment chez elle. C'était anormal. Elle en est venue à retourner mon fils contre moi et à saper mon autorité parentale. Je craignais qu'elle me prenne mon enfant», a-t-elle expliqué.

La mère a relaté qu'elle se disputait fréquemment avec son fils en raison de ses contacts quotidiens avec sa prof, dès l'automne 2002. À l'hiver 2003, elle a demandé au directeur de l'école d'interdire son fils et l'accusée de se voir en dehors des cours. Malgré cela, l'ado de 16 ans et sa prof de 31 ans avaient des relations sexuelles en cachette, la nuit.

L'enseignante aurait mis fin à la relation au printemps 2004. Ce n'est qu'au moment où le plaignant était âgé de 20 ans qu'il a tout avoué à sa mère.

«Je ne reconnaissais plus mon fils, a-t-elle fait valoir sur un ton émotif. Il était déprimé, il n'étudiait plus, il ne faisait rien. Il végétait. Je voyais qu'il était blessé. Je l'ai confronté et il m'a finalement admis, en sanglots, qu'il avait eu une relation intime avec Mme Pontbriand pendant deux ans. Je n'en revenais pas.»

Le procès ajourné jusqu'en novembre

Amorcé en septembre 2011, l'interminable procès de l'ex-enseignante Tania Pontbriand a de nouveau été ajourné pour six mois.

Cette étape déterminante du procès - lors de laquelle Tania Pontbriand donnera vraisemblablement sa version des faits devant le juge Valmont Beaulieu puisque la défense a annoncé qu'elle aurait besoin d'au moins sept jours d'audition - ne se déroulera toutefois pas avant la fin du mois de novembre.

L'une des deux avocates de l'accusée, Me Hanan Mrani, est enceinte et doit accoucher en juillet. Mme Pontbriand a réitéré devant le juge Beaulieu, jeudi, qu'elle tenait à sa présence en cour avant de reprendre le procès. Aucune autre date d'audition n'avait pu être fixée d'ici là.

De plus, toutes les salles du palais de justice de Saint-Jérôme sont déjà engorgées l'automne prochain. Le même constat s'applique au palais de justice le plus près, à Laval. Si bien qu'on a été contraint de réserver deux semaines d'audition au palais de justice de Joliette, à la fin novembre et à la mi-décembre, pour reprendre et terminer ce procès.

Incidemment, dès l'ouverture du procès en septembre dernier, l'accusée avait vainement réclamé l'arrêt des procédures judiciaires en invoquant qu'un délai déraisonnable de 52 mois s'était écoulé depuis son arrestation, en 2007.

Après une seule journée d'audition, le procès a été interrompu jusqu'en mars dernier. Le juge initialement choisi pour entendre la cause a dû être remplacé pour des raisons d'ordre familial.

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