Voyez quelques photos des arrestations
Les forces policières ont tout mis en œuvre dimanche, à Montréal, afin qu'aucun manifestant ne se glisse parmi la foule de 110 000 personnes venues assister au Grand Prix du Canada sur l'île Notre-Dame.
Au total, plus de 40 arrestations ont eu lieu à Montréal, Laval et Longueuil.
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a confirmé en milieu d'après-midi que 34 personnes avaient été interpellées à leur sortie du métro Jean-Drapeau, à proximité de l'événement pour lequel la surveillance policière a été grandement accrue au cours de la fin de semaine.
«Il y a des gens qui ont été interpellés qui sont reconnus à participer à des manifestations qualifiées d'illégales et aussi à certaines manifestations violentes, a expliqué l'inspecteur du SPVM, Alain Simoneau, à l'occasion d'un point de presse. Afin de prévenir un crime, nous avons interpellé ces gens-là, on a le pouvoir en fonction du Code criminel».
M. Simoneau, a également affirmé qu'il n'y avait «pas eu de discrimination faite envers les gens qui portaient des carrés rouges ou non, qui avaient l'air d'étudiants ou non».

Les personnes interpellées ont été détenues de façon provisoire, en vertu du Code criminel. La majorité d'entre elles devaient être relâchées sans qu'aucune accusation ne soit déposée. Toutefois, au moins deux d'entre eux devraient être transportés au centre d'enquête où des accusations criminelles pourraient être déposées.
Par ailleurs, plus de 40 personnes qui se dirigeaient vers le site de l'événement ont été expulsées.
L'inspecteur du SPVM Alain Simoneau a précisé que parmi l'ensemble des personnes interpellées par les policiers, certaines détenaient des objets tels que des briques, des couteaux et des lunettes de ski.
Six autres personnes ont été arrêtées sur le territoire de Montréal, dont au moins une pour menace et intimidation envers les policiers et deux en vertu d'un règlement municipal.
À Laval, un jeune homme de 20 ans devait comparaître par voie téléphonique, dimanche, pour faire face à des accusations de port d'arme dans un dessein dangereux et de violation de la paix.
L'homme qui a des antécédents judiciaires a été arrêté au métro Montmorency en avant-midi. Au moment d'interpeller le suspect, les policiers ont découvert un fusil à air comprimé ainsi qu'un kangourou noir dans son sac à dos.
Pendant ce temps, quelques manifestations avaient cours à Montréal dont une en partance de la place Émilie-Gamelin. En après-midi, des dizaines de personnes se sont rassemblées au parc Jeanne-Mance tandis que la manifestation à vélo «Tour de l'île en rouge 2» a attiré près de 500 personnes.
Photo: Agence QMI
Arrestations justifiées?
Certaines personnes qui tentaient d'accéder au site du Grand Prix dimanche ont toutefois critiqué le déploiement policier massif et les expulsions rapides.
«C'est évident ce qui se passe. Il semble avoir un peu de discrimination», a dit un homme à l'extérieur du métro Jean-Drapeau.
«On ne peut plus se promener dans la ville sans se faire juger à première vue. Il faut enlever ton carré rouge», déplore une femme.
«C'est un peu opprimant», ajoute une autre femme.
«Je crois que de plus en en plus Montréal est une ville occupée et le Québec, un état policier. C'est regrettable. Nos droits, on en a de moins en moins», a dit un homme.
Vers 14h, le SPVM a écrit sur Twitter: «Nous interpellons des gens qui ont un comportement suspect (avec carré rouge ou sans).»
En entrevue à TVA Nouvelles, l'avocat criminaliste Conrad Lord a expliqué que les policiers utilisent beaucoup l'article 31 du Code criminel, qui stipule qu'une personne peut être arrêtée si elle est sur le point de commettre une infraction à l'ordre public.
Cependant, l'utilisation de cet article de loi est tout de même subjective, estime M. Lord.
«Qu'est-ce que qu'ils (les policiers) ont eu comme directive? C'est difficile de tracer la ligne. Je pense qu'il y aura des gens qui seront pris au mauvais moment à la mauvaise place.»

Fausse alerte à la bombe
Vers 8h15, un appel indiquant qu'une bombe se trouvait quelque part dans le métro de Montréal a été passé d'une cabine téléphonique. Effectué à partir de Longueuil, les patrouilleurs de la ville sont arrivés promptement sur les lieux et ont arrêté un individu qui se trouvait à proximité.
L'appel à la bombe a ainsi été déclaré infondé, mais l'homme de 50 ans pourrait être accusé de faux message, a confirmé Mark David, un porte-parole pour la police de Longueuil. Il ajoute que l'homme sera questionné pour connaître ses motifs.
M. David veut cependant rassurer les usagers du métro : «On a les équipements nécessaires pour qu'il n'y ait aucun engin explosif dans le métro.»
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