Le chef Marc Parent a confirmé lundi, en conférence de presse, que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avait procédé à 130 arrestations de jeudi à dimanche, dont 43 dimanche uniquement alors que se tenait le Grand Prix de Formule 1 à l'île Notre-Dame.
Ces arrestations sont survenues en marge du Grand de Prix de Formule 1, événement pour lequel la surveillance policière a été grandement accrue à Montréal et dans certaines villes avoisinantes
M. Parent a expliqué que ces arrestations ont été faites «pour différentes raisons, c'est-à-dire méfait, voies de fait sur un policier, menaces, entrave, possession de matériel incendiaire, agression armée, vol, règlements municipaux. Il y a aussi huit véhicules du service de police qui ont été endommagés.»

Des objets saisis pas le SPVM (Crédit photo: gracieuseté du SPVM)
Il a également précisé que les policiers, très présents dans plusieurs stations de métro montréalaises au cours du week-end, auront refusé à 50 personnes l'accès au métro, qui a été utilisé par 250 000 usagers au cours des quatre derniers jours.
En entrevue à TVA Nouvelles, le commandant Ian Lafrenière s'est pour sa part dit satisfait du travail des policiers.
«Dans l'ensemble, je pense que tout le monde y a trouvé son compte. Il y a des gens qui ont pu manifester» a-t-il affirmé.
Concernant les arrestations préventives de dimanche et cette forte présence des policiers dans le métro de Montréal, il a expliqué qu'il existait un règlement qui interdisait aux usagers du métro d'emprunter le service de transport en commun s'ils ont en leur possession des armes ou des objets jugés dangereux.

Des objets saisis par le SPVM (Crédit photo: gracieuseté du SPVM)
C'est en vertu de ce règlement que les policiers ont procédé à plusieurs fouilles dans les différentes stations de métro de la métropole.
«Lorsqu'on voyait [que des gens] avaient des sacs qui étaient remplis avec des objets qui étaient lourds, on a appliqué [ce règlement]», a expliqué le commandant.

Des objets saisis par le SPVM (Crédit photo: gracieuseté SPVM)
Il a rappelé que lors de ces opérations, le SPVM a saisi des sacs de briques et une arme artisanale fabriquée avec un couteau.
Profilage des carrés rouges?
Dans différents médias dimanche, plusieurs personnes se sont plaintes d'avoir été escortées à l'extérieur du site du Grand Prix alors qu'elles voulaient simplement profiter de l'espace public et des parcs situés sur l'île Notre-Dame.
À ce sujet, M. Lafrenière a réitéré que les policiers «n'étaient pas infaillibles» et que le SPVM procédait lundi à des vérifications en ce sens.
«On s'attaque à des gestes criminels et non à des gens», a-t-il cru bon de rappeler.
Concernant les arrestations de samedi soir, le commandant a expliqué que quelques personnes avaient lancé des pierres sur la rue Crescent et sur la rue Peel.
«Oui, à un moment donné ça a dégénéré, les gens étaient extrêmement agressifs. Et ça, il n'y avait pas de profilage à savoir ce que les gens faisaient dans la vie ou ce qu'ils avaient comme couleurs sur eux.»
Article 31 du Code criminel
Dans le cas des arrestations préventives effectuées à la sortie du métro Jean-Drapeau dimanche, le commandant a plutôt parlé de 43 arrestations isolées.
L'avocat spécialisé dans les dossiers de brutalité policière, Me Alain Arsenault, a affirmé que ce type d'arrestations sont faites en vertu de l'article 31 du Code criminel.
Or, selon lui, «cet article-là ne s'applique pas à la situation qui a été vécue [dimanche]».
Ces opérations préventives peuvent être effectuées «s'il y a déjà violation de la paix. Or, les gens sortaient du métro, il n'y avait pas d'émeutes, pas de manifestations qui troublaient la paix».
Ce qui voudrait dire que les personnes arrêtées à l'île Notre-Dame dimanche pourraient, en plus de déposer une plainte à la déontologie policière, avoir des «recours criminels contre les policiers» qui ont procédé à ces interventions.
Ces derniers pourraient donc être accusés de voies de fait «puisqu'ils n'étaient pas légalement autorisés à faire ce qu'ils ont fait».
«En plus, ils ont fouillé les gens avant de les arrêter. [...] Les chartes québécoise et canadienne [des droits et libertés] empêchent ces événements-là», a ajouté l'avocat.
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