Les révélations de la journaliste canadienne Paula Todd sur la nouvelle vie de Karla Homolka ont soulevé bien des questions sur la réhabilitation de la meurtrière.
Homolka, qui habite la Guadeloupe dans les Antilles françaises, aurait refait sa vie avec le frère de son avocate et serait mère de trois jeunes enfants. Elle aurait également changé de nom et s'appellerait désormais Leanne Bordelais.
TVA Nouvelles a rencontré Hubert Van Gijseghem, expert psycholégal et psychologue, qui a eu à évaluer le dossier d'Homolka, alors qu'elle purgeait une peine de 12 ans pour avoir torturé et tué Kristen French, 15 ans, et de Leslie Mahaffy, 14 ans, avec Paul Bernardo.
Soulignant le fait qu'il ne l'avait pas rencontré, puisque son avocate s'y opposait, ce psychologue soulève des doutes sur une réhabilitation totale et entière de celle qui serait également devenue professeure dans une école. Selon M. Van Gijseghem, il serait étonnant qu'Homolka soit totalement réhabilitée, bien que ça soit possible. Le spécialiste rappelle que la femme a purgé sa peine de prison en totalité, et que toutes ses demandes de libération conditionnelle ont été refusées.
«Son comportement en prison était encore beaucoup trop désordonné et portait la couleur du genre de vie qu'elle avait avec Bernardo. Elle gardait ce sentiment de toute puissance, un narcissisme dégoulinant. Tous ceux qui l'ont côtoyé ou qui ont eu à faire un rapport sur cette femme ont été frappés par ce grand narcissisme» a observé l'expert.
Faut-il craindre pour les enfants de celle qui se fait aujourd'hui appeler Leanne Bordelais?
«Une mère très narcissique investit, d'habitude, ses enfants comme étant des excroissances narcissiques d'elle-même. Alors, il est peu probable qu'elle va faire bobo à elle-même. Et elle ne fera donc pas bobo à ses enfants non plus» croit M. Van Gijseghem.
La curiosité autour de Karla Homolka a toujours été grande de la part du public et des médias. D'ailleurs selon cet expert, c'est une chose tout à fait normale.
«L'histoire Homolka / Bernardo a été un trauma national qu'on a suivi pendant des mois sinon des années. Nous avons suivi sa vie en prison et même ailleurs. Ça part d'une curiosité malsaine, mais lorsqu'on est confronté à des meurtres et à un style de vie aussi morbide que cela, c'est normal que les gens continuent à avoir l'œil ouvert et être inquiets.»
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