Danielle St-Amand a fait mentir les pronostics et les sondages qui la donnaient deuxième derrière la candidate vedette du Parti québécois, Djemila Benhabib. Contre toute attente, elle a même obtenu davantage de voix d'avance qu'en 2008, lorsqu'elle avait battu l'adéquiste Sébastien Proulx.
Le dépouillement des votes dans Trois-Rivières s'est poursuivi très tard et les résultats préliminaires étaient très serrés. Danielle St-Amand a tiré de l'arrière une partie de la soirée.
La députée se disait «soulagée» des résultats du scrutin. «C'est le même scénario qu'en 2008, a-t-elle fait remarquer. Le dépouillement des urnes du vote par anticipation est venu vers la fin. On savait qu'on avait des votes importants là.»
Tout au long de la campagne, plusieurs sondages l'avaient donnée deuxième derrière Djemila Benhabib. En outre, Mme St-Amand était un peu restée dans l'ombre de la couverture médiatique d'envergure nationale dont avait bénéficié sa rivale péquiste.
Néanmoins, le travail de terrain effectué avec son équipe semble avoir porté fruit, croyait-elle. «C'est un travail d'équipe colossal. Je veux remercier les électeurs pour la confiance qu'ils m'accordent. C'est un immense privilège d'être la députée de Trois-Rivières.»
Mme St-Amand reconnaît avoir dû composer avec l'impopularité de son parti. «On a senti qu'il y avait un intérêt pour le changement dans la population, mais je pense que les gens ont été capables de reconnaître le travail qu'on a fait sur le terrain. On a toujours répondu présent et je peux vous assurer qu'on va continuer à le faire.»
La libérale poursuivra donc le travail effectué au cours des quatre dernières années. Un seul changement, et pas le moindre : elle sera désormais du côté de l'opposition officielle. « C'est nouveau pour moi. Mais moi je suis une fille d'harmonie. Je m'entends assez bien avec tout le monde à l'Assemblée nationale. Je suis confiante. »
« Il n'y a qu'un seul objectif : continuer de faire avancer les dossiers de Trois-Rivières », a-t-elle souligné.
Montagne russe d'émotions au Parti québécois
La candidate du Parti québécois Djemila Benhabib a été en tête durant une bonne partie de la soirée, détenant même une avance d'environ 450 votes à un certain moment, au grand plaisir des partisans péquistes réunis dans une salle de réception. Une douche froide s'est toutefois abattue sur la foule lorsque son avance a fondu comme neige au soleil, tard dans la soirée.
Malgré la défaite, Benhabib se réjouissait de la victoire de Pauline Marois et du fait que, pour la première fois de l'Histoire, il y aura une femme à la tête du gouvernement provincial. «Pour moi qui suis venue dans ce pays il y a plus de 15 ans et qui y ai fait sa place, c'est une grande victoire de savoir qu'une femme dirigera le Québec.»
Après avoir été parachutée dans Trois-Rivières quelques jours avant le début de la campagne électorale, la résidante de Gatineau avait promis de s'établir en Mauricie. Celle-ci compte respecter son engagement.
«Les électeurs et électrices ont fait leur choix et je le respecte. Je félicite la candidate libérale pour sa victoire. J'avais pris un engagement de m'installer à Trois-Rivières et je m'y installerai. Et je n'ai pas dit mon dernier mot. C'était une expérience humaine formidable et je pense qu'il y a énormément de choses à faire à Trois-Rivières. J'y contribuerai à ma façon.»
Mme Benhabib a toutefois refusé de se prononcer sur les raisons de sa défaite, disant ne pas vouloir réagir sur le coup de l'émotion.
De son côté, le candidat de la Coalition avenir Québec, Andrew D'Amours, a obtenu 23,26 % des suffrages.
Plus des trois quarts des électeurs de Trois-Rivières ont exercé leur droit de vote.