Québec veut larguer l'Agence canadienne de développement international (ACDI) et créer sa propre organisation, un geste qui s'inscrit dans la gouvernance souverainiste du Parti québécois.
Les orientations de l'ACDI sont désormais intimement liées à la stratégie de développement économique des conservateurs de Stephen Harper, dénonce le ministre Jean-François Lisée.
«Nous ne nous y reconnaissons plus», a-t-il lancé mercredi en conférence de presse à Québec. Selon lui, les organismes québécois ont du mal à obtenir du financement et il faut donc remédier à la situation et élaborer les bases d'une agence québécoise de coopération internationale.
Le ministre des Relations internationales a annoncé la création d'un comité pour mener à bien ce projet, qui devra faire rapport au gouvernement à la fin de l'année.
Le gouvernement Marois ne cache pas que cette démarche s'inscrit dans le plan d'élargissement des pouvoirs du Québec.
«Vous savez que le gouvernement du Québec souhaite donner plus de liberté aux Québécois, souhaite donner plus de pouvoirs», a plaidé le ministre des Relations intergouvernementales canadiennes et responsable de la gouvernance souverainiste, Alexandre Cloutier.
Aux yeux du ministre Lisée, ce nouveau «statut» que possèderait cette agence donnerait «un signal fort que le gouvernement du Québec a l'intention d'occuper ce champ, d'être présent et d'affirmer ses valeurs».
Le gouvernement Marois n'a informé le fédéral que quelques heures avant d'annoncer son intention de créer une agence québécoise de coopération internationale. «On n'a pas besoin ni de leur permission, ni de leur accord pour le faire», a signalé le ministre.