Un an jour pour jour après la mort de Jean-François Nadreau, tué par balle lors d'une intervention policière survenue en février 2012 dans le quartier Hochelaga, à Montréal, le frère de la victime réclame une enquête publique.
Lors d'une marche pacifique durant laquelle une cinquantaine de personnes ont rendu hommage à son frère, samedi, à Montréal, Sébastien Nadreau a soutenu que selon lui, il y a eu plusieurs manquements au cours de l'intervention qui s'est soldée par la mort de son frère le 16 février 2012. «Je pense que c'est une intervention musclée, bâclée, qui n'avait pas lieu d'être dans les circonstances, a-t-il expliqué.
L'appel a été logé pour une personne en état suicidaire ou du moins en état dépressif très avancé, puis au lieu de le sauver ils sont arrivés cinq policiers, arme au poing, prêt à agir et c'est ce qui a déclenché la catastrophe.»
Le frère de la victime souhaite qu'une enquête publique ait lieu, non pas sur l'événement même, mais plutôt sur la façon de procéder lors de ce type d'intervention.
«J'aimerais qu'il y ait une enquête publique sur le fonctionnement des interventions policières, la psychologie qu'ils ont entre eux, la philosophie au niveau des interventions parce que ça donne vraiment l'impression qu'ils se gonflent à bloc», a-t-il expliqué. Ce dernier a précisé qu'il songeait à lancer une pétition afin que cette enquête ait lieu.
Le matin du 16 février 2012, les policiers se sont rendus dans un immeuble à logements situé à l'angle des rues Nicolet et Ontario en raison d'un appel concernant un homme suicidaire.
Sur place, Jean-François Nadreau aurait menacé les agents avec une machette et l'un des policiers a alors fait feu en sa direction. Le décès de l'homme a été constaté sur place. Une enquête indépendante a été confiée à la Sûreté du Québec (SQ).
En juin dernier, la SQ a annoncé que l'enquête était complétée et que le rapport devait être remis en date du 20 juin 2012 au coroner et au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).
De son côté, Sébastien Nadreau indique qu'il est toujours en attente des conclusions du DPCP. Il a été impossible, samedi soir, de rejoindre le DPCP afin de confirmer qu'aucune décision n'avait encore été rendue dans ce dossier.