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Milioto remettait de l'argent à Rizzuto senior

Commission Charbonneau

Après Giuseppe Borsellino, c'était au tour d'un autre entrepreneur de se présenter à la barre de la commission Charbonneau. Nicolo Milioto, ex-président de Mivela Construction, a commencé son témoignage en milieu d'après-midi.

La procureure en chef de la commission, Me Sonia LeBel, n'a alors pas perdu de temps et a décidé de confronter le témoin sur sa relation avec Nicolo Rizzuto senior.

Après avoir raconté connaître Rizzuto «depuis toujours», Milioto a expliqué que c'est principalement au club Consenza qu'il a côtoyé l'homme par la suite. Selon le témoin, sa relation avec Nicolo Rizzuto se limitait à jouer aux cartes et à boire du café. Il a nié avoir eu une quelconque relation d'affaires avec lui.

«Dans une partie de cartes, vous discutiez de quoi?» a demandé la procureure. «De cartes, madame», s'est contenté de répondre l'ex-président de Mivela.

Me LeBel a aussi souligné au témoin qu'il avait été vu à 236 reprises, en quelques années seulement, au club Consenza par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). En guise de réponse, Milioto a répondu qu'il y allait parfois deux fois par jour. «J'aime l'espresso; j'en prends beaucoup», a-t-il répondu. Il a aussi affirmé que la GRC a pu se méprendre en croyant qu'il se rendait au Consenza alors qu'il allait plutôt chez le boulanger et le boucher qui se trouvent «la porte à côté».

Le témoin a finalement fini par admettre qu'il avait apporté de l'argent à Nicolo Rizzuto; toujours, selon lui, à la demande de Lino Zambito. Il a cependant affirmé ne pas savoir pourquoi Zambito donnait de l'argent à Rizzuto. «Pourquoi je demanderais pourquoi? Ce n'est pas mes affaires», a-t-il dit à la commission. Pressé de questions, il a alors évoqué l'hypothèse que Zambito avait des problèmes d'argent et qu'il devait rembourser une dette à Rizzuto.

Questionné à savoir combien de fois il avait ainsi apporté de l'argent de la part de Lino Zambito entre 2001 et 2006, Milioto a affirmé ne pas se souvenir. «Cinq? Sept? Je ne me souviens pas.»

D'après plusieurs témoins interrogés par la commission, M. Milioto serait l'un des piliers du système de collusion et de corruption qui gangrène la scène municipale montréalaise.

L'ex-entrepreneur Lino Zambito avait affirmé que l'homme percevait une redevance de 2,5% de la valeur des contrats publics octroyés par la Ville de Montréal. Les sommes d'argent ainsi récoltées auraient été remises à la mafia italienne. Ses présumées activités de liaison entre les entrepreneurs et la mafia lui ont d'ailleurs valu le surnom de «middleman» (intermédiaire).

Dans son témoignage devant la juge Charbonneau, Martin Dumont, ancien organisateur politique d'Union Montréal, avait affirmé que Milioto l'avait menacé. Il s'était dit traumatisé par cet épisode, au point de réorienter sa carrière professionnelle.

L'interrogatoire de Nicolo Milioto s'annonce aussi fastidieux que celui de Giuseppe Borsellino. Après seulement un après-midi à la barre, le témoin a déjà mis à rude épreuve la patience de la présidence et de la procureure en chef. Son témoignage se poursuivra demain matin.

MISES À JOUR

16h43 - Les travaux sont ajournés jusqu'à demain matin.

16h41 - Milioto affirme que Zampito avait des problèmes d'argent. Il croit que l'argent qu'il transportait servait à rembourser une dette.

16h37 - Il est arrivé plusieurs fois que Lino Zambito remette de l'argent à Nicolo Milioto, affirme ce dernier. Dit ignorer combien de fois entre 2001 et 2006. «Cinq? Sept? Je ne me souviens pas.» «Sans vidéo, c'est plus difficile, n'est-ce pas?» dit la procureure.

16h31 - «Où M. Rizzuto mettait-il l'argent?» demande la présidente. Dit l'avoir vu une fois mettre de l'argent dans ses chaussettes. «Pourquoi?» «C'est lui qui le sait.» Milioto aussi mettait de l'argent dans ses bas pour «le cacher».

16h27 - «J'ai déjà porté de l'argent à M. Rizzuto.» L'argent venait de la part de Lino Zambito, mais il ne demandait pas pourquoi. «Pourquoi je demanderais pourquoi? C'est pas mes affaires.» Il y avait aussi de l'argent provenant de la vente de billets pour l'association Cattolica Eraclea.

16h26 - Sa relation avec Rizzuto senior se limitait à jouer aux cartes et à boire du café, selon le témoin. Aucune relation d'affaires. «Dîtes-moi ce que vous voulez savoir...» demande Milioto. «C'est MOI qui pose les questions, M. Milioto», répond la procureure.

16h22 - Confirme la présence d'une pièce en arrière du Consenza. Pour jouer aux cartes le soir. N'a pas souvenir de la troisième pièce, là où il a été filmé avec les liasses de billets.

16h20 - Procureure confronte le témoin en lui disant qu'il a été vu 236 fois au Consenza par la GRC. Milioto répond qu'il allait parfois chez le boucher et le boulanger qui se trouvaient «la porte à côté».

16h19 - «Dans une partie de cartes, vous discutiez de quoi?» «Des cartes, madame.»

16h18 - Questionné à savoir s'il savait que Rizzuto était lié au crime organisé, Milioto répond qu'il lisait le journal comme tout le monde, mais que ça ne le regardait pas. «Avec moi, c'était une gentille personne et j'étais gentil avec lui. Le reste, ça ne m'intéresse pas.»

16h17 - Dit qu'il allait parfois au Consenza deux fois par jour. «J'aime l'espresso. J'en prends beaucoup.»

16h16 - «Avez qui avez-vous joué aux cartes au Consenza à part M. Rizzuto?» «Je ne me souviens pas. Je ne suis pas bon dans les noms.»

16h15 - «Qu'est-ce qui vous a amené au Consenza la première fois?» «Le café!»

16h12 - Dit ignorer quelles étaient les sources de revenus de Rizzuto. «Vous ne savez pas ce qu'il faisait dans la vie?» demande la procureure. «Non.» «Je ne suis pas son comptable.»

16h10 - Avait une quarantaine d'années lorsqu'il a rencontré Nicolo Rizzuto senior pour la première fois au Canada. C'était dans un mariage. Par la suite, il l'a revu au Consenza. Il a commencé à aller au Consenza au début des années 2000. Refuse de parler de Rizzuto comme un ami. Parle plutôt de «connaissance». «On jouait aux cartes ensemble. On parlait de tout et de rien.»

16h07 - Procureure demande au témoin de lui nommer des gens, ici à Montréal, qui viennent de Cattolica Eraclea. Il demande plutôt à la commission de lui donner des noms pour répondre s'il les connaît ou non. «Nommez des gens de votre village qui sont dans le domaine de la construction à Montréal», demande la procureure, excédée.

16h04 - Aucun lien familial entre le témoin et Nicolo Rizzuto senior.

16h01 - Témoin dit connaître Nicolo Rizzuto senior sa jeunesse. Pourquoi le connaissait-il? «Tout le monde le connaissait.»

16h00 - Affirme ne plus avoir de lien avec Mivela. Il ne conseille ni sa fille, ni son gendre.

15h58 - Depuis sa retraite, s'occupe des immeubles à logements de sa conjointe.

15h51 - Lors de son départ, chiffre d'affaires d'environ 8 M$ annuellement.

15h49 - C'est Milioto qui décide du chiffre final qui va apparaître sur la soumission. Il peut décider d'augmenter ou de retrancher le montant.

15h45 - Reprise des travaux. Milioto explique les tâches qu'il devait accomplir chez Mivela. Dit distribuer le travail aux employés sur le chantier. Il fait cela pour l'ensemble des chantiers.

15h23 - PAUSE

15h22- Milioto ne vérifiait pas lui-même les compétences de ses employés.

15h17 - Me LeBel multiplie les questions au sujet du nombre d'employés de la compagnie. «Je ne me souviens pas», clame le témoin.

15h08 - A quitté la présidence en janvier 2012 après que son partenaire d'affaires a fait une crise cardiaque. À ce moment, la compagnie a une trentaine d'employés.

15h07 - Milioto explique que toutes ses résidences sont au nom de sa femme pour se protéger en cas de faillite.

15h02 - À ses débuts, une dizaine d'employés pour Mivela. Environ 3 M$ en contrats.

14h57 - La commission produit le profil d'affaires de M. Milioto au 1er janvier 2012. La procureure veut analyser l'évolution de Mivela.

14h54 - Milioto admet avoir fréquenté le club Consenza, quartier général du clan Rizzuto, à Montréal.

14h49 - Premier emploi dans la construction avec CATCAN, dirigée par Frank et Tony Catania.

14h45 - On discute de la formation du témoin, de son arrivée au Canada également. Milioto provient de Cattolica Eraclea, en Sicile.

14h42 - Entreprise oeuvre majoritairement dans l'île de Montréal et autour.

14h38 - La procureure trace un portrait de l'entreprise Mivela, fondée en 1989.

14h35 - Milioto dit avoir rencontré les enquêteurs de la commission à deux reprises. La procureur, Me Sonia LeBel, fait remarquer que ce sont de très brèves rencontres.

14h34 - Nicolo Milioto, ex-président de Mivela Construction, arrive à la barre de la commission Charbonneau et est assermenté.

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