Des milliers d'adolescents quittent la maison familiale chaque année au Québec: certains fuguent, d'autres sont carrément mis à la porte. L'organisme communautaire montréalais En Marge 12-17 offre à ces jeunes une alternative à la rue dans le quartier Centre-Sud.
«C'est la police qui est venue me mener ici quand ma mère m'a mis dehors de chez nous», raconte Vincent, un ancien usager du centre.
Il a d'abord trouvé un refuge à En Marge 12-17. L'organisme montréalais est en quelque sorte un filet de sécurité pour les jeunes qui se retrouvent dans la rue.
«Quand ils atterrissent au centre-ville de Montréal, inévitablement, les options qui s'offrent à eux sont pas tellement sécurisantes pour eux ou sécuritaires. C'est une porte ouverte aussi, 24 heures sur 24, sur la rue», explique la directrice, Manon Harvey.
En Marge offre du dépannage et du soutien social de quelques jours depuis 1992. Au fil des ans, on a ajouté un service d'hébergement à court terme. L'organisme donne aussi du soutien aux parents des adolescents qui le fréquentent dans le but de recréer ou de maintenir des liens.
«Quand il s'agit de fugue, de départ, de mise à la porte, pour le parent, c'est sûr qu'il va y avoir un grand bouleversement qui est vécu. C'est la famille au complet qui est ébranlée», de dire Arianne Deveault, intervenante auprès des parents.
Ann Robitaille, la mère de Guillaume qui a bénéficié des services d'En Marge peut en témoigner.
«C'est vraiment essentiel! Moi, je pense que j'aurais abandonné beaucoup plus vite, si je n'avais pas eu ce soutien-là», explique-t-elle.
Difficile de mesurer l'impact d'un organisme comme En Marge. L'année dernière, on a accueilli plus de 325 jeunes.
«70% des jeunes qu'on a accueillis la dernière année ont trouvé une alternative à la rue en quittant ici», affirme Manon Harvey.
En Marge a récemment déménagé dans un ancien presbytère du Centre-Sud: la maison James-Lonergan. Tout un étage a été converti en appartements pour de jeunes adultes qui ont encore besoin de soutien communautaire.
«À la place qu'il m'arrive une '"bad luck" ou quelque chose comme ça, je sais au moins qu'En Marge va être à côté», d'ajouter Vincent.
Dans la même maison, au sous-sol, les jeunes peuvent suivre un programme de réinsertion à l'emploi avec Vitr'Art, un atelier de fabrication de vitraux.
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