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Couillard veut que le Québec intègre la Constitution

Fédéralisme canadien

Philippe Couillard a ouvert la porte, lundi, à une adoption de la Constitution canadienne par approbation parlementaire, s'il est élu premier ministre du Québec.

Lors de son premier point de presse à titre de chef du Parti libéral du Québec, il a répété qu'il souhaite que le Québec adhère à la Constitution de 1982 en 2017, date «symbolique» du 150e anniversaire de la fédération canadienne.

M. Couillard n'a toutefois pas voulu s'engager à tenir un référendum sur cette question. «Il y a également la possibilité d'approbation parlementaire, a répondu M. Couillard. Ce sera des choses dont on discutera. Ça dépendra de l'importance des enjeux soulevés.»

Le chef libéral ne veut pas s'enfoncer dans la «mécanique» et souhaite plutôt inclure «ceux qui ne sont pas de la majorité francophone qui ne se sentent pas inclus» dans la définition de la nation québécoise du Parti québécois. Il ne veut toutefois pas révéler les demandes qu'il ferait à Ottawa en échange de l'adhésion du Québec.

«C'est toujours la technique qu'on connaît bien du PQ. On vise à établir une liste de demandes le plus rapidement possible pour en faire une liste d'échecs successifs le plus rapidement possible. Ce n'est pas la façon dont nous allons procéder», a-t-il expliqué.

«Je pense qu'on doit d'abord se rassembler autour de la définition de notre caractère distinct et spécifique, qu'on a laissé un peu définir par différents groupes selon leurs orientations politiques», a-t-il ajouté. Il a souligné que d'autres enjeux, comme l'économie et la création de richesse, restent «encore plus prioritaires».

Drainville dénonce

Le ministre des Institutions démocratiques, Bernard Drainville, «ne peut pas croire» qu'un gouvernement oserait signer la Constitution sans tenir un référendum. Il exige que Philippe Couillard «s'engage à tenir un référendum pour signer la Constitution.»

«Ce sont les Québécois qui doivent décider si on doit ou non signer la Constitution. Ça n'appartient qu'à eux, pas à un gouvernement», a-t-il affirmé en entrevue au «Journal».

L'adhésion à la Constitution par décret ?

À défaut d'un référendum, Québec pourrait «techniquement» signer la Constitution par simple décision gouvernementale.

«Ça pourrait être un geste fait par le gouvernement», a souligné l'ex-ministre libéral et constitutionnaliste Benoît Pelletier, en entrevue au Journal de Québec.

«Mais en soi, l'idéal serait qu'effectivement, il y ait un vote en Chambre et peut-être d'autres modalités, mais on n'en est pas là», a ajouté M. Pelletier, qui a occupé le poste de ministre aux Affaires intergouvernementales canadiennes sous l'ère Charest.

Il se réjouit

Il se «réjouit» d'ailleurs des ambitions constitutionnelles de Philippe Couillard, qu'il a appuyé lors de la course à la direction du PLQ.

«J'ai toujours dit que les libéraux ne devaient pas renoncer à leurs aspirations constitutionnelles. Aucune société ne peut se permettre de se désintéresser de son avenir. Aucune», a affirmé Benoît Pelletier.

M. Pelletier ne se «dissocie pas» de Jean Charest et de sa doctrine «du fruit pas mûr». Il croit tout de même que l'adhésion du Québec à la Constitution de 1982 serait «un geste très important».

Attention, il ne pourra toutefois être fait «que dans la mesure où le Québec sera vraiment satisfait.»

«Ce n'est pas quelque chose qui doit être minimisé et sous-estimé», a-t-il lancé.

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