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100 000$ pour accéder au ministre Guy Chevrette

Commission Charbonneau



Lisez le compte rendu du témoignage de Gilles Cloutier de cet avant-midi

Gilles Cloutier, qui a œuvré en tant que directeur du développement des affaires pour les firmes de génie-conseil Roche et Dessau, a continué de multiplier les déclarations fracassantes au deuxième jour de son témoignage devant la commission Charbonneau.

En après-midi, il a notamment été possible d'apprendre que l'ex-ministre Guy Chevrette aurait avantagé un de ces amis entrepreneurs dans le cadre d'un lucratif contrat, mais aussi qu'un proche de Chevrette aurait réclamé 100 000 dollars à Roche pour avoir accès au ministre.

Ces événements seraient survenus dans le cadre du contrat de la route 125, entre Saint-Donat et Lac-Supérieur, au début des années 2000; un projet de plusieurs millions de dollars.

Gilles Cloutier a raconté toute la «magouille» à laquelle il a dû se livrer afin de positionner Roche en vue d'obtenir le contrat qui était à l'origine sous la responsabilité de la Ville de Saint-Donat, mais qu'il a réussi à faire transférer à la MRC de Matawinie.

Ne s'arrêtant pas là, Cloutier a même suggéré que les maires concernés par le projet siègent au comité de sélection; suggestion qu'il savait à son avantage puisqu'il avait organisé des élections clés en main pour quatre des cinq élus concernés. Gilles Cloutier savait donc que ces maires pencheraient en sa faveur.

«J'ai fait de la magouille. J'ai fait de la collusion et de la corruption. Je me suis servi du ministre», a-t-il admis sans détour.

La proposition de Cloutier a finalement été acceptée et Roche a obtenu le contrat. Guy Chevrette aurait toutefois demandé à la firme de génie-conseil de confier à «un ami commun», Pavages Desjardins, la construction de la route. C'est finalement JL Campeau, filiale de Pavages Desjardins, qui a obtenu le contrat après que l'appel d'offres eut été truqué, de l'aveu même de Cloutier.

100 000$ réclamés

Le témoin a aussi confié que Gilles Beaulieu, ami personnel de Guy Chevrette, aurait exigé 100 000 dollars de Roche pour avoir accès à celui qui était alors ministre des Transports.

Gilles Cloutier a raconté avoir versé 25 000 dollars à Beaulieu, mais ignore si la balance de 75 000 dollars a bel et bien été versée par Yves Lortie qui devait s'en occuper. Le témoin a d'ailleurs juré ne jamais avoir discuté d'argent directement avec le ministre.

«Je n'ai jamais parlé d'un sou avec M. Chevrette! Lui il faisait sa job et Beaulieu faisait sa job», a-t-il dit.

Départ de chez Roche

Gilles Cloutier a par la suite expliqué les raisons qui ont mené à son départ de Roche, en 2005. Il a évoqué sa relation avec France Michaud avec laquelle il a confié n'avoir «aucune affinité de travail». «Moi et France, ça ne marchait pas», a-t-il ajouté.

C'est dans ce contexte que Rosaire Sauriol, de Dessau, l'aurait approché. «Il savait que je lui faisais mal dans plusieurs villes et que ça aurait été plus payant pour lui de me payer que de me laisser chez Roche.»

À la suite de négociations, Dessau a offert un salaire annuel de 130 000 dollars à Cloutier en plus d'un bonus de 50 000 dollars. Il bénéficiait également, tout comme chez Roche, d'un compte de dépense servant à payer sa voiture, ses déplacements, des repas, des cadeaux offerts, etc.

Même si le travail était «à 95% semblable», le témoin a confié avoir eu de la difficulté, car, selon lui, Rosaire Sauriol lui demandait «des affaires impossibles». Il semble que Dessau voulait notamment ravoir les municipalités perdues au fil des ans très rapidement.

Gilles Cloutier a finalement quitté Dessau environ deux ans après avoir été embauché à la suite de la controverse impliquant le Bureau de concurrence qui enquêtait à ce moment sur lui.

MISES À JOUR

16h28 - Les audiences sont suspendues jusqu'à demain matin.

16h26 - «J'ai fait de la magouille... J'ai fait de la collusion et de la corruption... Je me suis servi du ministre...» dit Cloutier au sujet de Saint-Donat.

16h17 - Cloutier a quitté Dessau après deux ans, car Sauriol n'était pas content de l'enquête du Bureau de la concurrence sur Cloutier. Dessau lui a payé un an de salaire avant son départ. Malgré tout, Cloutier a décroché pendant ces deux années des contrats à Terrebonne, Sainte-Thérèse et Saint-Jérôme.

16h13 - «Il me demandait des affaires impossibles», dit Cloutier au sujet de Sauriol. Dessau voulait ravoir toutes les municipalités perdues immédiatement, explique le témoin.

16h11 - «Sur le terrain, c'était presque 95% semblable», dit Cloutier en précisant que Dessau est une plus grosse firme, plus connue également.

16h08 - Même genre de contrat que chez Roche. «Ils ont seulement changé les chiffres.» Renaud Lachance demande comment Roche a réagi en apprenant le départ de Cloutier. «Ils ont mal réagi. Quand ils ont reçu ma lettre de démission, tout le monde appelait.» Marc-Yvan Côté n'était pas content. «Il trouvait que je faisais mon frais, il m'a presque dit: Vas-y!»

16h04 - Cloutier a quitté Roche en 2005 parce qu'il n'avait «aucune affinité de travail» avec France Michaud. «Moi et France, ça ne marchait pas!» Rosaire Sauriol l'a approché. «Il savait que je lui faisais mal dans plusieurs villes et ça aurait été plus payant pour lui de me payer que de me laisser chez Roche.» Salaire de 130 000$ par année, plus un bonus de 50 000$. Les dépenses (auto, repas, cadeaux offerts) étaient payées.

15h59 - Témoin énumère une liste de villes de la Couronne nord où il a obtenu des mandats. Parfois à la suite d'élections clés en main.

15h54 - Reprise des audiences.

15h23 - PAUSE

15h21 - Premier versement de 25 000$ à Beaulieu. C'est Cloutier qui avance l'argent à la firme. «Je n'ai jamais parlé d'un sou avec M. Chevrette! Lui il faisait sa job et Beaulieu faisait sa job.»

15h14 - Chevrette demande à ce qu'un ami à lui, Pavages Desjardins, fasse la construction via JL Campeau. Les bordereaux ont été «travaillés» à l'avantage de l'entreprise.

15h11 - Cloutier apprend dès la fin de la réunion que Roche a obtenu le contrat: 91 contre 72 et 67.

15h09 - Le comité de sélection souhaité par Cloutier se concrétise... Il estime être à 4 contre 1. Il commande lui-même les notes à ceux qui lui sont favorables.

15h02 - Le montant est fixé à 100 000$ avec Beaulieu. Roche, Génivar et CIMA+ sont invitées à participer au processus de qualification.

14h57 - Cloutier souhaitait que les maires des municipalités qui longeaient le projet de la route 125 siègent au comité de sélection. Avantageux pour Roche; il avait fait des élections clés en main pour certains.

14h53 - Gilles Beaulieu, ami de Chevrette, exige de l'argent pour que Roche obtienne le contrat de la route 125 et donner accès au ministre.

14h48 - MTQ confie finalement le mandat à la MRC au lieu de la municipalité. Le directeur territorial du MTQ avise Cloutier d'envoyer ses documents au maire de Rawdon, préfet de la MRC.

14h43 - Cloutier raconte que Génivar devait remporter le contrat. Il a rapporté la magouille au ministre des Transports, Guy Chevrette, dans l'espoir d'obtenir le contrat par la suite.

14h35 - Au cours de l'année 2000, Cloutier apprend que le MTQ s'apprête à donner le contrat d'une route dans ce secteur: total de 31 kilomètres entre Saint-Donat et Lac-Supérieur.

14h33 - Reprise des audiences. On aborde le dossier de la ville de Saint-Donat, en 2001. À l'époque, Roche n'était pas présent dans cette ville.

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