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Guy Chevrette nie tout en bloc

Écorché à la commission Charbonneau

Guy Chevrette trempait dans des «magouilles», a insisté le témoin Gilles Cloutier, mercredi. Un proche de l'ex-ministre aurait exigé 100 000$ à la firme Roche en échange d'un juteux contrat dans Lanaudière.

Visé par ces allégations, M. Chevrette a tout nié en bloc dans un communiqué publié mercredi soir. Il souhaite s'expliquer devant la commission.

Magouilles

«Il a fait de la magouille, le ministre (Guy Chevrette)», a affirmé Gilles Cloutier qui a tenu à tirer ça au clair avant de quitter la barre de la commission Charbonneau mercredi.

«J'ai fait de la collusion et de la corruption. Je me suis servi du ministre», a-t-il laissé tomber en faisant référence au projet de construction d'une route de 31 km entre Saint-Donat et Lac-Supérieur.

C'est dans ce cadre qu'un grand ami du ministre aurait servi d'intermédiaire dans l'affaire qui date de 2001.

En échange d'un voyage?

Cet ami, Gilles Beaulieu, aurait réclamé par moins de 100 000$ à Roche afin d'ouvrir toutes grandes les portes du bureau de M. Chevrette, alors ministre des Transports, toujours selon les dires du témoin.

La somme devait servir à payer un voyage de cinq semaines à M. Beaulieu, M. Chevrette et leurs épouses, a cru comprendre le témoin à l'époque.

M. Cloutier affirme avoir remis 25 000$ lui-même à M. Beaulieu. Il n'a toutefois jamais eu la confirmation que l'ami de M. Chevrette avait mis la main sur le reste du montant.

Le témoin avoue du même souffle n'avoir jamais discuté argent avec M. Chevrette.

Défaire les «magouilles» des autres

Dans ce dossier, M. Cloutier a troqué une magouille contre une autre.

Avant même d'imaginer une combine pour mettre la main sur le fameux contrat, M. Cloutier s'est vu contraint de se débarrasser de ses compétiteurs qui criaient déjà victoire.

Pour arriver à ses fins, M. Cloutier s'est d'abord plaint des magouilles de ses ¬adversaires auprès de M. Beaulieu.

Ce dernier en aurait informé M. Chevrette. Le ministre aurait alors voulu remédier à la situation, d'après le témoin.

C'est alors que M. Cloutier dit avoir suggéré à M. Chevrette de modifier le processus de sélection de la firme gagnante.

Et M. Chevrette a suivi son conseil, a raconté le témoin.

Ce faisant, le ministre retirait la décision des mains d'un maire qui n'était pas favorable à Roche pour la mettre entre celles de plusieurs élus de la région.

Un comité à sa main

«C'est logique que ce soit les maires qui longent la 125 qui décident, a plaidé
M. Cloutier. En même temps, c'étaient les maires sur lesquels j'avais un contrôle. Ça travaillait pour moi.»

Ne reculant devant rien, M. Cloutier serait même allé jusqu'à expliquer à
l'un des membres de ce comité comment remplir sa grille d'évaluation.

En conséquence, la firme Roche a obtenu le contrat. M. Cloutier, lui, a eu droit à une belle augmentation de salaire.

«J'en ai défait une (magouille) et j'en ai remonté une autre», a résumé M. Cloutier.

Par la suite, M. Chevrette aurait demandé que Roche fasse appel aux services d'un entrepreneur «ami» pour l'exécution des travaux, toujours selon les dires du témoin sous serment.

«Si c'est possible, j'aimerais ça que ce soit lui qui ait le contrat de construction», aurait glissé le ministre.

Par la voie d'un communiqué émis mercredi soir, M. Chevrette a nié toutes les allégations de M. Cloutier, les qualifiant de «totalement fausses et diffamatoires». Il souhaite être entendu dès que possible par la commission Charbonneau.

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