La centrale de Trans-Canada Énergie a été ouverte en 2006. Elle était fermée un an plus tard. Depuis cette fermeture, Hydro-Québec Distribution a payé un milliard de dollars en pénalités et en coût de capital à Trans-Canada. Cette dépense astronomique a été refilée directement à tous les clients d'Hydro-Québec.
«On a lancé ce projet-là dans la précipitation en annonçant qu'on aurait une pénurie d'électricité aux abords des années 2006, explique Jean-Marc Pelletier, un consultant et retraité d'Hydro-Québec. Je rappelle par ailleurs que pendant ce temps-là, Hydro-Québec Production avait tellement d'électricité qu'elle vendait ses surplus sur le marché américain.»
L'histoire aurait pu être différente. La société d'État avait commandé une étude afin de transformer la centrale de Bécancour pour seulement 120 millions de dollars. Cette alternative n'a visiblement pas été retenue. En fait, selon nos informations, des cadres auraient même demandé la destruction de l'étude faite par SNC-Lavalin.

Chose certaine, Hydro-Québec Distribution n'a jamais présenté cette option devant la Régie de l'énergie. C'est elle qui a autorisé le contrat avec Trans-Canada. Maintenant, il pourrait en coûter un deuxième milliard d'ici 2026, simplement en pénalités et en coûts de capital.
La centrale TAG d'Hydro-Québec aurait pu être transformée. Du haut des airs, elle apparait comme un véritable bijou. Alimentée au gaz naturel comme celle de Trans-Canada, elle aurait été fonctionnelle à longueur d'année, sans les pénalités d'une seule année, comme c'est le cas actuellement avec Trans-Canada.
D'après un reportage de Michel Morin