Victimes de leur besoin de financement, plusieurs organismes communautaires doivent réduire la qualité et la quantité des services offerts à la population, a noté l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) dans une étude publiée mercredi.
«Les groupes communautaires sont de plus en plus financés selon une logique empruntée au secteur privé», a souligné Guillaume Hébert, coauteur de l'étude. Les contrôles sont alors serrés et la performance et l'innovation ont la priorité.
Résultat, les intervenants vont chercher à prouver leur efficacité en choisissant les personnes qu'ils sont certains de pouvoir aider, au détriment des cas plus lourds.
De plus, soumis à d'importants contrôles, les organismes se consacrent de plus en plus à des tâches administratives, comme la rédaction de rapports, plutôt qu'à l'offre de services.
Par ailleurs, l'État leur délègue de plus en plus de services, sans nécessairement augmenter leur financement.
Pris au piège, certains organismes se tournent vers une tarification des services offerts. Selon Francis Fortier, coauteur de l'étude, cette manœuvre vise entre autres à «diminuer la fréquentation, car ils ne suffisent pas à la demande».