Le ministre de la Défense nationale, Peter MacKay, affirme que l'agence d'espionnage canadienne n'écoute pas les conversations des Canadiens.
Le ministre MacKay a été dans l'obligation de défendre le Centre de la sécurité des télécommunications Canada (CSTC), lundi, lorsque des informations voulant qu'il ait donné son accord au programme de surveillance de métadonnées en 2011 ont été révélées.
Le programme a été créé en 2005 par les libéraux, mais il avait été suspendu par la suite.
Le ministre MacKay a indiqué que les activités du Centre sont dirigées vers l'extérieur du pays, et que les Canadiens ne sont pas ciblés.
«Les métadonnées sont recueillies seulement pour les communications internationales, pas intérieures», a spécifié le ministre de la Défense nationale lors de la période de questions de lundi aux Communes.
«Seulement les menaces étrangères sont ciblées, sauf si, bien sûr, une requête vient d'un autre ministère avec, en main, un mandat», a-t-il ajouté.
Le CSTC est sous la juridiction de la Défense nationale. Il recueille des renseignements en interceptant des signaux de télécommunications.
Peu d'informations circulent sur le programme du CSTC, mais un programme similaire aux États-Unis, qui fait les manchettes actuellement, amasse des informations comme l'heure, la durée et l'endroit où est logé un appel téléphonique ou un courriel intérieur, mais pas son contenu.
En vertu des lois, le CSTC ne peut cibler les Canadiens.
Le porte-parole du NPD en matière de Défense nationale, Jack Harris, croit que les Canadiens doivent en savoir davantage sur les activités du Centre, et si celui-ci recueille parfois des renseignements ici au pays. M. Harris se demande aussi si le pendant américain du CSTC partage les renseignements qu'il a obtenus de Canadiens.
Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada dit qu'il portera un œil attentif au programme du CSTC.
«Nous n'avons que peu d'information sur le programme de métadonnées du CSTC pour le moment, mais nous voulons en savoir plus», a précisé Scott Hutchison, porte-parole du Commissariat.
Michel Juneau-Katsuya, un ancien membre du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), dit que la «National Security Agency (NSA) aux États-Unis et le CSTC sont des maux nécessaires qui peuvent protéger les citoyens, mais qui doivent aussi être surveillés de près.
«C'est ce qui explique ce débat. Jusqu'où voulons-nous que le gouvernement aille pour nous protéger? C'est cette perpétuelle recherche d'équilibre qu'il faut maintenir dans un système démocratique», a analysé M. Juneau-Katsuya.