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«On a failli y rester»

Nathalie Royer et David Isabel l'ont échappé belle. Tous deux se trouvaient au Musi-Café, en plein cœur de Lac-Mégantic, quelques minutes à peine avant que des wagons de train remplis de pétrole explosent, embrasant littéralement le centre-ville.

Mme Royer en porte d'ailleurs les marques sur son bras droit enrubanné. Il a été brûlé au deuxième degré alors qu'elle fuyait cette scène d'apocalypse.

«On était allé veiller, prendre une bière entre amis, raconte la femme. Il était rendu environ une heure du matin, je désirais rester, mais mon conjoint voulait s'en aller.» Un peu déçue, elle se lève et quitte les lieux au bras de son amoureux.

Une décision qui leur a sans doute sauvé la vie. «Ça faisait à peine cinq minutes qu'on avait quitté quand le train a passé», se souvient M. Isabel. «Il allait à haute vitesse, je n'ai jamais vu le train passer vite de même dans la ville.»

 

(Photo Agence QMI)

 

Quand le feu éclate, le couple, qui rentre chez lui à pied, n'est qu'à une cinquantaine de mètres du chemin de fer. «On a entendu le vacarme [du train qui déraille] en arrière et on a vu le feu monter par-dessus les édifices.» Tous se mettent à courir pour leur vie.

Mais Mme Royer perd pied et s'effondre sur le sol. «On sentait la chaleur sur nous», explique son conjoint.

Une fois relevée, sa compagne ressent une vive douleur au bras. «J'ai dit à mon chum, je ne sais pas ce qui se passe mais ça chauffe, ça chauffe... Il m'a dit "cours, laisse faire les brûlures."»

Le duo réussit à échapper au brasier. Une fois à l'hôpital, Mme Royer apprend que son bras a été brûlé au deuxième degré lors de sa chute. Mais il y a plus inquiétant... Elle est la seule rescapée du feu dans l'établissement.

«Ils m'ont dit "tu es chanceuse, tu es la seule qui est arrivée", se remémore-t-elle. Mais mon conjoint leur a dit "je pense qu'elle va être la seule chanceuse..." »

Deux de leurs amis proches n'ont effectivement pas eu leur chance. Ils ont poursuivi la soirée au Musi-Café et manquent toujours à l'appel. Le couple désespère de les retrouver vivants.

«Je me pose toujours la question "Pourquoi moi et pas un autre? ", admet Mme Royer. Passer au travers de ça et me dire que moi je suis là, mais chercher mes amis... et je ne les trouve pas, c'est super dur pour moi.»

Les Royer-Isabel n'ont pas pu retourner dans leur résidence, située dans la zone sinistrée. Ils ignorent quand ils le pourront.

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