La Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA) a suspendu sans solde l'opérateur responsable du train impliqué dans le déraillement de la fin de semaine dernière à Lac-Mégantic, car elle des raisons de croire que l'homme n'aurait pas appliqué correctement les freins à main du convoi.
«Je pense qu'il a fait quelque chose de pas correct. Il nous a dit qu'il avait appliqué 11 freins à main, mais notre impression est que ce n'est pas vrai.»
C'est ce qu'est venu expliquer le président de la MMA, Edward Burkhardt, qui s'est finalement présenté sur les lieux de la tragédie, aujourd'hui, alors qu'il était attendu de pied ferme autant par les citoyens que par les journalistes.
C'est sous surveillance policière que M. Burkhardt a tenu un long point de presse improvisé en pleine rue au cours duquel il a reconnu la responsabilité de sa compagnie dans les événements de la fin de semaine passée.
«Nous pensons que nous avons beaucoup de responsabilités ici. À savoir si nous avons la responsabilité totale, ça reste à voir», a-t-il lancé avant d'ajouter que, selon lui, les pompiers de Nantes ont pu jouer un rôle dans la tragédie. «Je pense que le département des incendies a joué un rôle. Ils ont joué un rôle, ça c'est clair.»
Au sujet du temps qu'il a mis avant de se déplacer à Lac-Mégantic, Ed Burkhardt s'est justifié en expliquant qu'il était beaucoup plus facile pour lui de gérer la crise à partir de son bureau de Chicago.
«J'étais plus efficace dans mon bureau qu'au cellulaire à Lac-Mégantic. En même temps, je me suis dit que j'allais m'y rendre et c'est ce que j'ai fait. [...] J'ai essayé d'être intelligent dans ma façon d'utiliser les ressources», a-t-il expliqué.
Excuses
Pressé par les journalistes, M. Burkhardt a aussi présenté ses «excuses les plus profondes» à la communauté de Lac-Mégantic.
«Je suis avec eux dans la tragédie. Je me sens très mal par rapport à tout ça», a-t-il dit. «Je suis vraiment dévasté par ce qui s'est passé dans cette communauté. Je n'ai jamais été impliqué dans quelque chose de cette ampleur», a ajouté le président avant d'ajouter que sa compagnie compte investir pour réparer les dommages.
«Nous voulons nous impliquer avec la Croix-Rouge pour reconstruire les maisons des gens. Nous n'avons pas de montant pour l'instant, mais nous ferons face à nos responsabilités.»
Malgré tout, Edward Burkhardt a tenu à spécifier que sa compagnie n'a pas commis une erreur en laissant le train sans surveillance, reconnaissant toutefois que les façons de faire changeront sans doute.
«Chaque compagnie ferroviaire que je connais en Amérique du Nord va laisser des trains sans surveillance. Peut-être que ça va changer, mais chose certaine nous le ferons plus.»
Un «aveu terrible»
Appelé à commenter les propos du président de MMA, le ministre de la Sécurité publique du Québec, Stéphane Bergeron, a confié à TVA Nouvelles que ces propos expliquaient sans doute la décision de la Sûreté du Québec (SQ) d'instituer une enquête criminelle dans le présent dossier.
«Il s'agit d'un aveu terrible, prononcé de façon tout à fait candide. Après quelques jours à tenter de nier les événements ou à porter la responsabilité sur d'autres, c'est plutôt préoccupant», a-t-il affirmé.
COORDONNÉES IMPORTANTESLigne pour les citoyens: (819) 583-2441 Urgence Québec - en ligne - par téléphone: 1 (800) 418-1111 - par SMS: textez ROUGEQC ou REDCROSS au 30333 (don automatique de 5$) |
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