Le passage à tabac de Norbert Mestenapeo par deux agents de la Sûreté du Québec (SQ) dans la communauté d'Unamen Shipu à La Romaine sur la Côte-Nord pousse le chef de la communauté innue à réclamer son propre corps policier sur son territoire.
«Je n'accepte pas ça les policiers frapper à la matraque et à coups de poing fermé, c'est de la violence», dénonce Raymond Bellefleur, chef de la communauté d'Unamen Shipu.
Ce dernier, qui a été policier durant 17 ans et aussi chef de police, croit qu'une intervention policière comme celle qui s'est déroulée mardi soir ne se serait probablement pas passée si des policiers autochtones plutôt que la SQ était intervenue auprès du jeune père qui allait semble-t-il s'acheter des cigarettes.
Le chef Bellefleur réclame de l'aide des gouvernements fédéral et provincial afin que les communautés de la Basse-Côte-Nord qui n'ont pas leur propre corps de police autochtone puissent en avoir un.
La SQ avait remplacé le corps de police de la communauté d'Unamen Shipu en 2008 après son démantèlement pour des problèmes de fonctionnement et de financement.

Beaucoup de sang
La vidéo montrant deux policiers provinciaux frapper à coups de poing et de matraque l'Innu de 24 ans s'apparenterait à un cas de brutalité policière. Rien selon l'ancien policier Bellefleur ne justifie ce comportement des policiers.
«Les policiers se croyaient intimidés, mais ça reste nébuleux», a raconté Geneviève Marck, la tante adoptive du jeune papa hier à TVA Nouvelles.
«Il s'est défendu du mieux qu'il pouvait, il est allé jusqu'à mordre un des policiers qui s'est servi de sa matraque pour le frapper sur la tête, a ajouté la femme. [...] Il saignait beaucoup de la tête, il était étourdi, il perdait connaissance. On le réveillait tout le temps.»
Douze points de suture auraient été nécessaires pour recoudre le crâne de Norbert Mestenapeo.

Enquêtes
La Direction des normes professionnelles de la Sûreté du Québec a ouvert une enquête sur le comportement des policiers qui auraient frappé Norbert Mestenapeo qui a fait aussi l'objet d'une enquête criminelle en lien avec l'intervention policière de mardi. L'Innu n'a toutefois pas été arrêté par les policiers.
L'avocat Alain Arsenault, spécialisé dans les cas de brutalité policière, et qui devrait recevoir un mandat du conseil de bande d'Unamen Shipu, espère que si la SQ arrête Norbert Mestenapeo, elle prendra des précautions pour ne pas faire monter la tension dans la communauté où semble-t-il tout est calme malgré l'intervention musclée de mardi.
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