Trois mois après les révélations de notre Bureau d'enquête sur les trop-perçus de plus d'un milliard de dollars qui ont été facturés aux clients d'Hydro-Québec, deux citoyens ont entrepris des démarches qui pourraient conduire à un recours collectif contre la société d'État.
Le 28 mai dernier, notre Bureau d'enquête révélait qu'Hydro-Québec, avec ses erreurs de prévisions, avait surfacturé, depuis 2008, un milliard de dollars de trop à ses clients.
Pierre Leclerc est locataire d'un trois et demie dans l'est de Montréal. Avec toutes ses factures, il a fait ces calculs.
«Quand on surfacture, ce n'est pas normal. Si on surfacture, il faut remettre ce que j'ai payé en trop», explique-t-il.
Sa consommation d'électricité est de 12 000 kilowattheures par année. Sa surfacturation estimée est de 217$ depuis 2008.
Tout ça à cause des erreurs de prévisions de dépenses et de revenus à répétition d'Hydro-Québec, et sans équivalent en Amérique du Nord. Dans une lettre de quatre pages, il s'interroge sur la façon de fonctionner de la Régie de l'énergie.
«Ils devraient être en mesure de prendre une décision pour dire: "Oui, il y a eu surfacturation. Et oui, on prend la décision de rembourser les clients qui ont été surfacturés". Comme on le fait dans d'autres régies ou même, par rapport à la Régie de l'énergie, avec d'autres compagnies, comme Gaz Métro», d'ajouter M. Leclerc.
Il a décidé d'aller porter lui-même sa lettre de quatre pages, lourdement documentée, à la Régie de l'énergie.
S'il n'a pas de réponse, il souhaite clarifier les choses auprès d'un juge.
«Il pourra nous dire s'il y a effectivement apparence d'illégalité dans la façon de fonctionner de la Régie. Et là, on aura un recours collectif possible», affirme-t-il.
Les erreurs d'Hydro-Québec, qui ont correspondu à la chute des prix d'électricité sur les marchés d'exportation, sont énormes.
Sur six ans, la société d'État a pu ainsi toucher un milliard de dollars de plus que l'augmentation des revenus autorisée par la Régie de trois milliards.