L'arrivée d'un nouveau gouvernement, il y a un an, a marqué la fin de l'industrie de l'amiante au Québec. Un soulagement pour les uns, une déception pour d'autres.
Mais fermer une mine, c'est décidément plus que de «mettre une clé dans la porte». Il en coûte actuellement quelque 120 000$ par mois pour assurer une présence sur le site de la mine d'Asbestos. Et pas question que Mine Jeffrey devienne un site fantôme.
Le complexe est immense. Tout est dans la démesure. On y a déjà compté 2200 employés.
Aujourd'hui, le site est quasi désert. Une petite équipe assure la transition. Les activités ont cessé, mais il y a beaucoup à sauvegarder, à conserver, à rentabiliser, à sécuriser. «Dans les équipements de production de la mine, il y a des choses à vendre», indique le président Mine Jeffrey, Bernard Coulombe.
L'annulation du prêt qu'il attendait du gouvernement a fait mal parce beaucoup d'argent avait été injecté dans l'éventuelle relance. «J'ai vendu des pièces de chemin de fer, des vieilles pièces d'équipements pour me ramasser de l'argent parce que je n'en ai plus...»
Cela dit, on espère en arriver bientôt à un règlement avec le gouvernement. Mais en attendant, on pourrait bientôt trouver preneur pour les ateliers de réparation d'équipements, par exemple. «Ça n'existe plus, au Québec, un gros atelier de réparation des équipements miniers.»
Et une chose qui est certaine, c'est que la ressource, elle, reste là. On l'a exploitée pendant 133 ans et il reste encore 50 ans d'exploitation possible. «80 millions de tonnes de minerais, c'est une valeur de 3,0 milliards d'amiante chrysotile», précise M. Coulombe.
Le président de Mine Jeffrey reste convaincu qu'un jour, les doutes se dissiperont.
«On regarde l'avenir avec optimisme, affirme pour sa part le maire d'Asbestos, Hugues Grimard. Le passé est garant de l'avenir. Je ne mets pas une croix pour l'avenir du chrysotile au Québec...»
D'après un reportage de Marcel Gagnon