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La question de l'intégrité omniprésente

Débats à LCN

Les face à face minute par minute

Le Face à face entre Richard Bergeron de Projet Montréal et Marcel Côté de Coalition Montréal a démarré sur des chapeaux de roues mercredi sur les ondes de LCN, alors que M. Bergeron a attaqué dès le départ M. Côté au sujet de son candidat dans Lachine, Bernard Blanchet, un ancien d'Union Montréal.

On avait appris mardi que le candidat démissionnaire de l'Équipe Coderre, Robert L. Zambito aurait, sous l'ancienne administration de Gérald Tremblay, offert de l'argent à deux reprises à un autre conseiller de son parti, Bernard Blanchet, pour obtenir une réduction sur le prix d'un terrain appartenant à la Ville de Montréal. Ce dernier aurait dénoncé auprès de la police cette tentative de corruption à l'époque.

M. Côté a assuré qu'il ne savait rien de cette histoire, mais que les avocats de la Coalition savaient.

«Ils sont tenus au secret professionnel», a-t-il ajouté. «Même M. Blanchet ne savait pas que la nouvelle sortirait, hier (mardi)», a déclaré M. Côté.

M. Bergeron a fait sortir de ses gonds Marcel Côté en faisant remarquer que le candidat Blanchet avait tout de même siégé pendant trois autres années avec une personne qui avait tenté de le corrompre.

«C'est de la calomnie! Vous peinturez un peu trop large, s'est énervé Marcel Côté. Qui me dit que vous n'avez pas des secrets comme ça que vous ne voulez pas dévoiler?»

M. Bergeron a ensuite souligné que son adversaire était lié à un parti (Vision Montréal) où on avait relevé 200 fraudes électorales.

«Arrêtez de dire que vous êtes plus blanc que les autres», a rétorqué M. Côté.

«Il y a de la corruption là où il y a de la mauvaise gestion, a indiqué M. Côté. À la Ville de Montréal, il y a de la mauvaise gestion [...] la corruption est chassée par la bonne gestion.»

Le débat s'est ensuite apaisé pour devenir un échange sérieux et courtois où les attaques ont laissé place à plus de contenu, chacun essayant de démontrer qu'il avait les réponses concrètes aux problèmes de Montréal.

M. Bergeron a indiqué qu'il était prêt à se plier aux recommandations de la commission Charbonneau, mais a ajouté qu'il fallait aussi sauver l'industrie de la construction et les firmes-conseils. M. Côté a renchéri en disant qu'il fallait récupérer les sommes «volées à Montréal», mais qu'il ne fallait pas punir pour autant tous les employés de ces entreprises.

Concernant la charte des valeurs québécoise, M. Bergeron, qui est musulman depuis 23 ans «par amour pour son épouse» a préféré ne pas trop commenter avant de voir le projet de loi. Il a toutefois exprimé la crainte «qu'on soit en train d'ériger un mur entre Montréal et le reste du Québec».

Pour Marcel Côté, le débat sur la Charte est «un débat mal avisé. Il y a deux débats là-dedans, un sur les signes religieux et l'un sur le féminisme».

Économie

Les deux candidats ont dit préférer une taxe sur l'essence plutôt que l'imposition d'un péage sur les ponts de Montréal, s'accordant l'un et l'autre sur le fait que s'il y a un péage sur le pont Champlain, il faudra en mettre sur tous les ponts, «sinon, ce sera le bordel», s'est laissé aller Marcel Côté.

Sur la question linguistique, M. Bergeron a dit espérer que Montréal «ne soit jamais» une ville bilingue. «Je veux que Montréal profite de sa francité», a-t-il dit, tandis que son opposant se félicitait que le français soit un «trait d'union» entre toutes les langues qui sont brassées à Montréal.

Face à face Joly-Coderre

Les candidats Denis Coderre et Mélanie Joly ont croisé le fer sans attendre lors du deuxième face à face de la soirée. Comme dans les deux autres débats auxquels a participé le favori des sondages, il a été question d'intégrité.

Mme Joly a affirmé que son adversaire n'avait pas la crédibilité et l'intégrité pour gouverner la Ville de Montréal, évoquant la démission mardi du candidat d'Équipe Coderre, Robert L. Zambito, pour des allégations de malversations.

M. Coderre a contre-attaqué sans attendre en déplorant que l'un des candidats de Mme Joly Tommaso Di Paola, qui se présente dans l'arrondissement Saint-Léonard-Est, soit mêlé à une affaire de violence conjugale.

«Vous n'avez pas de crédibilité, a asséné Denis Coderre, parce que vous n'avez encore rien fait. [...] Vous banalisez la violence conjugale (en n'agissant pas).»

La jeune femme a regretté que son adversaire cherche à la déstabiliser en utilisant une affaire d'ordre privé.

L'agressivité et la nervosité étaient omniprésentes durant tout le premier quart d'heure, monopolisé par cette question de l'intégrité. Mélanie Joly est revenue à plusieurs reprises sur le fait que Denis Coderre avait manqué de jugement en recrutant plusieurs anciens membres d'Union Montréal.

Ce dernier a alors sorti ce qu'il a présenté comme une lettre du député de la Coalition avenir Québec, et ancien chef de l'Unité anticollusion, Jacques Duchesneau dans laquelle il est écrit que «M. Coderre est la personne dont on a besoin pour régler le problème de corruption à Montréal».

«La seule façon de lutter contre la corruption, c'est un changement de culture, a dit Mme Joly. Un inspecteur général comme le propose M. Coderre, ça ne changera rien, la preuve à Chicago où la corruption est endémique malgré ce genre d'inspecteur.»

Pour la candidate du Vrai changement pour Montréal, il n'y a pas d'autres choix que d'offrir une gestion transparente de la Ville.

L'élection aura lieu ce dimanche entre 10h et 20h.

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