Il y a 25 ans, le père Emmett Johns empruntait 10 000 dollars à la banque pour acheter une première roulotte afin de venir en aide aux jeunes sans-abri.
Accompagné de deux bénévoles, celui que l'on a surnommé «Pops» sillonnait les rues de Montréal jusqu'au petit matin pour distribuer hot dogs fumants et chocolats chauds aux 12 à 25 ans.
Au risque de se mettre en situation de danger, il fut l'un des premiers à intégrer leur univers en fondant l'organisme Dans la rue.
Pour Karine Côté, qui fut l'une des premières à profiter de la générosité de «Pops», l'organisme est une deuxième famille.
«Je viens encore régulièrement, les trois quarts du temps pour dire que ça va bien», a affirmé la mère de trois enfants qui a été sans abris de 13 à 23 ans.
Près de 150 000 hot dogs servis plus tard, plus de 115 bénévoles interviennent aujourd'hui auprès de ces adolescents qui fréquentent une rue de plus en plus violente, à l'aide de la roulotte, d'un refuge de nuit et du centre de jour Chez Pops.
«La culture de rue a changé, il y a plus de drogues de synthèse, ce qui change les comportements», explique Caroline Dufour, directrice des services aux jeunes pour Dans la rue.