Le maire de L'Assomption, Jean-Claude Gingras, a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi par les policiers de L'Assomption qui le soupçonnaient de conduire avec les facultés affaiblies par l'alcool.
Jean-Claude Gingras a été intercepté au volant de son véhicule vers 1 h sur le boulevard de l'Ange-Gardien Nord, juste en face du théâtre Hector-Charland, par des policiers qui faisaient leur tournée régulière du centre-ville.
«Les deux agents avaient des motifs raisonnables de croire que l'homme au volant était en état d'ébriété. Vu ses fonctions, les policiers ont fait venir sur les lieux leur superviseur qui a décidé, par souci de transparence, de l'amener au poste de police de Repentigny», a expliqué l'agente Sophie Légaré, du Service de police de L'Assomption / Saint-Sulpice.

Les policiers l'ont soumis à un alcootest qu'il n'a pas été en mesure de réaliser, ce qui est considéré comme un refus. Le maire a été libéré sous promesse de comparaître. Il pourrait faire face à des accusations de conduite avec les facultés affaiblies et de refus de se soumettre à un alcootest. En outre, son permis de conduire est suspendu pour une période de 90 jours.
Problèmes pulmonaires
Interrogé par L'Écho de Repentigny à sa sortie du poste de police, vers 3 h, Jean-Claude Gingras s'est défendu d'être en état d'ébriété. «J'ai tenté de souffler deux fois dans l'alcootest, mais en raison de mon embolie pulmonaire, je ne peux pas souffler plus de 7 ou 8 secondes d'affilée. Pour que le test soit valide, ça prend au moins 30 secondes de souffle. Je n'ai pas les poumons pour faire cela», a-t-il déclaré

«C'est arrangé cette histoire-là. Les policiers ne m'aiment pas parce que je veux les sortir de ma ville et ils n'aiment pas ça. C'est arrangé avec le gars des vues. Moi, je suis bien à l'aise ce soir avec ça», a-t-il ajouté avant de s'engouffrer dans un taxi qui l'a ramené chez lui.
Selon sa version des faits, il aurait passé une partie de la soirée à Repentigny au Golf 18 avant d'aller déposer des documents au restaurant Le Taboo, à L'Assomption.
C'est à sa sortie de l'établissement qu'il a été arrêté.
Le maire a d'ailleurs affirmé, en entrevue à LCN en matinée, qu'il était en état de conduire son véhicule à ce moment-là.
«Je suis à jeun, pour moi, je suis correct. Mon sang dit le contraire», a-t-il argué.
Une vendetta
Plus tard dans la nuit, le maire a contacté L'Écho de Repentigny de nouveau pour en rajouter.
«C'était comme une trappe à souris. Trois véhicules de police m'attendaient pour m'intercepter et ils m'ont tout de suit amener à Repentigny, sans me faire souffler sur place. C'était un geste télégraphié de la part des policiers parce que je les dérange», a soutenu le maire.
Rappelons que le Service de police de L'Assomption / Saint-Sulpice et Jean-Claude Gingras, élu en novembre dernier, sont à couteaux tirés en raison des négociations pour le renouvellement de la convention collective des policiers, entérinée sous l'ancienne administration durant la campagne électorale.

Dès son arrivée au pouvoir, le nouveau maire avait laissé entendre qu'il voulait rouvrir l'entente de principe intervenue entre les deux parties et autorisé par le directeur général, Martin Lelièvre, qui a été depuis suspendu avec solde. Il avait également déclaré vouloir fusionner son service policier avec celui de Repentigny.
«S'ils veulent la guerre, ils vont l'avoir. Ce n'est pas la première manœuvre d'intimidation qu'ils me font à moi ou à ma femme. Même s'ils ont des fusils et qu'ils représentent la loi, je vais continuer», a poursuivi le maire Gingras.
Quand ils passent devant mon bureau, des fois ils allument les "flashers", quand ils passent devant chez nous, ils ralentissent, puis ils repartent, puis ils ralentissent, a-t-il expliqué à LCN. Ma femme n'a jamais eu de contravention et elle a eu une contravention la semaine passée.»
«On voit que c'est un petit peu de l'intimidation, sans dire forte, mais ils sont là, ils montrent leur présence», a estimé M. Gingras.
Le Service de police de L'Assomption / Saint-Sulpice n'a pas voulu commenter ces allégations.
Il ne s'agit pas de la première affaire de conduites avec les facultés affaiblies pour le maire. Il avait été arrêté en janvier 2013 à Repentigny avec un taux d'alcoolémie de 0,147. Son dossier devait revenir en cour lundi. Dans cette cause également, Jean-Claude Gingras prétend qu'un avis médical concernant sa prise de médicament et son embolie pulmonaire permettront de le disculper.
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