L'annonce de la candidature de Pierre Karl Péladeau pour le Parti québécois dans la circonscription de Saint-Jérôme a mis en colère les membres de Québec solidaire. La coporte-parole de QS, Françoise David a déclaré que le PQ rompait «avec ses prétentions progressistes».
«Après lui avoir confié la destinée d'Hydro-Québec, un des plus grands employeurs du Québec, le risque qu'il applique ses médecines de cheval à nos politiques sociales et à nos services publics constitue une avenue qu'aucun progressiste ne peut emprunter», s'est-elle insurgée, dimanche, en conférence de presse.
«M. Péladeau fait partie d'une liste de chefs d'entreprise et d'hommes d'affaires les plus intransigeants et les plus impitoyables au Québec. Il a généré 14 lock-out», a précisé Françoise David lors d'une entrevue téléphonique avec l'Agence QMI. Pour elle, Pierre Karl Péladeau dirigerait forcément le Québec comme il a dirigé ses entreprises.
Elle s'est toutefois félicitée de la tournure des événements.
«Il y a des gens qui pensent encore sincèrement que le Parti québécois a des idées de gauche, mais le PQ vient de clarifier la situation. Si on est progressiste, on n'a plus d'autres choix que de voter Québec solidaire», a ajouté Mme David, qui a reconnu que le PQ leur avait «fait un cadeau» sur lequel ils allaient pouvoir «surfer» pendant la campagne électorale.
«Mme Marois a courtisé Québec solidaire et elle a osé inviter ses députés à rallier son parti», s'est offusquée la porte-parole de QS, enchaînant avec fermeté: «jamais un député solidaire ne s'assoira du même côté de la banquette que Pierre Karl Péladeau.»
Françoise David a toutefois reconnu ne pas avoir été contactée personnellement. «Ils ne sont pas allés aussi loin que ça», a-t-elle dit, précisant qu'elle avait seulement entendu l'appel de Bernard Drainville à la télévision.
Mme David s'est également lâchée sur son compte Twitter, dimanche.
«On ne peut pas rester silencieux et silencieuses devant une candidature aussi odieuse que celle de M. Péladeau», a-t-elle notamment répondu à une personne qui se disait déçue par le ton de la campagne de Québec solidaire.
La députée de Gouin a par ailleurs fustigé les propos de l'ancien président de la CSN, Marc Laviolette, qui a estimé dans une entrevue au 98.5 FM, dimanche, que M. Péladeau était une «bonne prise pour le PQ».
«Difficile de croire qu'un syndicaliste qui réagit ainsi soit encore un syndicaliste», a commenté la candidate solidaire.
Dans son communiqué de presse émis après la candidature de l'ex-patron de Québécor, Québec solidaire a dressé une liste des lock-out qu'on connu les entreprises liées à Pierre Karl Péladeau entre 2003 et 2009.
En entrevue dimanche soir à LCN, l'intéressé s'est contenté de rétorquer : «j'ai beaucoup d'estime pour [Françoise David]».