En 2013, Hydro-Québec a dû se contenter de prix encore très bas pour son électricité exportée aux États-Unis, des prix qui la ramènent à plus de 15 ans en arrière, selon ce que notre Bureau d'enquête a découvert.
La société d'État exporte sur les marchés à court terme aux États-Unis comme jamais elle ne l'a fait dans le passé. Plus de 22 milliards de kilowattheures en 2013, en hausse de 10% sur l'année précédente.
Le problème, c'est qu'elle n'a jamais exporté à un prix aussi bas depuis 1997. L'an dernier, notre Bureau d'enquête avait démontré pour la première fois que le prix obtenu en 2012 aux États-Unis avait été de 3,3 cents le kilowattheure sur les marchés à court terme. Ce chiffre reste inchangé en 2013.
Ces ventes à court terme chez nos voisins sont maintenant équivalentes à plus de dix fois les volumes vendus avec des contrats à long terme au sud de la frontière.
Gaz de schiste
«En 1997, avec la venue de messieurs Cayer et Vandal, on a décidé de tout miser sur le court terme, d'abandonner le long terme, d'aller au jour le jour. Ça a été payant pendant quatre ou cinq ans, mais depuis 2008-2009, les prix se sont effondrés à cause des gaz de schiste», explique l'expert-conseil en énergie Jean-Marc Pelletier.
Si Hydro-Québec a déjà pu vendre 9 cents le kilowattheure aux États-Unis, elle vend aujourd'hui moins cher qu'il y a 16 ans.
«En fait, on revient pire qu'en 1997», corrige M. Pelletier. En 1997, on vendait à 3,2 cents le kilowattheure. En prenant les tarifs de 2013 et en les ramenant en dollars de 1997, on parle de 2,4 cents le kilowattheure, explique l'expert.
Hydro-Québec n'a pas souhaité réagir à ce reportage.
- D'après un reportage de Michel Morin