Pauline Marois n'entend pas ramener à l'ordre sa candidate dans Bellechasse, Linda Goupil, qui a déclaré sur les ondes du FM-93 à Québec vendredi qu'elle ne voulait pas de référendum sur la souveraineté au cours des quatre prochaines années.
«Elle est comme d'autres Québécois qui ne souhaitent pas qu'il y ait un référendum maintenant et comme ce n'est pas l'objet de l'élection alors ça tombe bien, on s'entend, ça porte sur l'élection d'un gouvernement pour créer de l'emploi et renforcer le Québec», a déclaré la chef du Parti québécois à l'occasion d'une mêlée de presse à Québec.
Dans une entrevue avec l'animateur du matin Sylvain Bouchard, Mme Goupil affirmé qu'elle ne souhaite pas la tenue d'un référendum dans les quatre prochaines années. «Vous me demandez si Linda Goupil est pour un référendum dans un prochain mandat ? La réponse elle est non, a-t-elle déclaré. Si on m'avait parlé d'un référendum dans ce mandat, je ne serais pas candidate au Parti québécois».
Cette position diffère de celle exposée par Pauline Marois qui entretient le flou sur l'échéancier référendaire dans l'éventualité d'un gouvernement péquiste majoritaire. «Il n'y aura pas de référendum... tant que les Québécois ne seront pas prêts», a répété la première ministre vendredi. Linda Goupil dit qu'il s'agit de sa position très personnelle. «Je n'ai pas la prétention de parler pour les autres», a-t-elle précisé.
Selon Mme Marois, la position exprimée par Mme Goupil, va essentiellement dans le même sens» que la sienne. «Nous allons présenter un livre blanc sur l'avenir du Québec, on ne bousculera pas les Québécois. Nous en tiendrons un lorsque les Québécois seront prêts s'il y a lieu», a-t-elle dit.
«Confusion»
Le chef du Parti libéral Philippe Couillard estime que cet épisode ajoute à la confusion émanant du PQ. «On est dans une confusion organisée pour essayer de cacher, encore, le scénario référendaire», a déclaré M. Couillard lors d'une mêlée de presse.
M. Couillard y voit une contradiction avec le discours de Jean-François Lisée qui dit «que ça en prend un, peut-être pas la première année, mais on va s'arranger pour qu'il y en ait un» et celui de Pierre Karl Péladeau qui «a dit qu'il ne serait pas venu en politique s'il y avait pas de référendum (...) C'est la confusion totale».
Pour sa part, le chef de la CAQ François Legault donne raison à Linda Goupil. «Linda c'est une amie sauf qu'elle s'est trompée de parti», a-t-il dit.
Charte et sondages
Par ailleurs, sur la foi des sondages d'opinion, Bernard Drainville a soutenu que les Québécois appuient son projet de charte de la laïcité. La chef péquiste a refusé de dire si elle consulterait les sondages pour vérifier l'humeur des Québécois au sujet de la souveraineté.
«Il y aura un moment où on constatera ensemble que c'est le cas et si ce n'était pas le cas c'est une autre avenue que nous allons choisir (...) Je vais me donner la latitude d'évaluer s'il y a une volonté des Québécois de se prononcer sur le statut du Québec», a précisé la première ministre.
