À l'instar de Fatima Houda-Pepin pour Gaétan Barrette, la première ministre sortante Pauline Marois, n'a laissé aucun dossier pour celle qui lui a succédé à titre de députée.
Élue le 7 avril dernier avec une majorité de près de 1000 voix sur Pauline Marois, la nouvelle députée libérale de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Caroline Simard, s'est bel et bien retrouvée devant des classeurs vides, et ce dans trois bureaux plutôt qu'un.
En effet, Mme Marois opérait trois bureaux de circonscription: l'un à L'Ange-Gardien, un autre à Baie-Saint-Paul et le dernier à La Malbaie.
Si les citoyens n'ont souvent qu'à composer le numéro de téléphone du bureau de comté du député défait pour rejoindre le personnel du nouveau député élu, aux trois bureaux de Pauline Marois, toutes les lignes ont été coupées.
«Je suis allé visiter le local sur la Côte-de-Beaupré: il restait une tablette, quelques crayons, absolument aucune trace, même pas d'écrits», a raconté Mme Simard, en entrevue avec le Journal de Québec.
«Ceux qui sont pénalisés, ce sont directement les citoyens», se désole-t-elle.
«Une pratique abjecte»
«Je trouve cette pratique abjecte», s'est aussi indigné le caquiste défait dans Vanier - Les Rivières, Sylvain Lévesque, après avoir appris que Fatima Houda-Pepin, défaite dans La Pinière, avait vidé son bureau de comté avant que Gaétan Barrette s'y installe.
«J'ai personnellement, lors de mon départ, laissé un bureau en ordre à mon successeur libéral dans Vanier - Les Rivières, a relaté M. Lévesque, sur sa page Facebook. Tous les citoyens qui ont signé un document d'autorisation de transmission de renseignements personnels ainsi que les dossiers en lien avec les subventions aux organismes et les documents informatifs ont été remis à M. Huot. À mon sens, les citoyens doivent être au-dessus de nos déceptions personnelles.»
À la CAQ
Comme quoi il ne semble pas y avoir de «ligne de parti» à la Coalition avenir Québec sur la façon de se comporter après la défaite, la caquiste sortante Denise Trudel a procédé d'une autre manière dans Charlesbourg.
«Nous avions les dossiers des subventions aux organismes bénévoles, c'est tout», a confié un employé du bureau de comté du libéral François Blais, le successeur de Mme Trudel.
Dans Montmorency, au contraire, on n'a eu que de bons mots pour la députée caquiste défaite. «Mme St-Laurent a transmis en grande partie les dossiers», a indiqué un conseiller politique du député libéral Raymond Bernier.