Bien que la Fondation Lucie et André Chagnon ait distribué près de 500 M$ en 14 ans, le travail pour aider les enfants défavorisés au Québec reste colossal, selon son président, Claude Chagnon, qui n’a pas l’intention de remettre son engagement en cause, malgré ce qu’en pensent ses détracteurs.
Pour l’année en cours, la Fondation versera 70 M$ à des organismes québécois soutenant le développement de l’enfance, une cause très chère à la famille Chagnon qui a injecté 1,4 G$, en 2000, dans un fonds spécial.
En partenariat avec le gouvernement du Québec, la Fondation soutient depuis diverses initiatives dont celles provenant de trois organismes : Avenir d’enfants, Québec en forme et Réunir Réussir. Sur chaque conseil d’administration siègent des représentants de la Fondation et du gouvernement.
Ce partenariat public-privé a vivement été dénoncé hier par un regroupement de 350 organisations communautaires, syndicales et féministes qui s’adresse au nouveau gouvernement afin qu’il ne renouvèle pas les ententes arrivant à échéance bientôt.
Selon des signataires de la coalition «Non aux PPP sociaux», le gouvernement a consacré près de 525 millions de dollars pour financer des projets en partenariat avec la Fondation.
«Le choix de la formule des PPP sociaux est un choix erroné puisqu’il existe déjà un réseau d’organismes communautaires reconnu, œuvrant auprès des populations ciblées», peut-on lire dans la missive.
Lorsque Québecor a fait l’acquisition du Groupe Vidéotron, en 2000, André Chagnon, son épouse, Lucie, et leurs cinq enfants, ont choisi de consacrer leur temps et leur énergie pour améliorer le développement des enfants par le biais de leur fondation qui est la plus importante fondation privée au Canada. Les membres de la coalition vont même jusqu’à mettre en doute leur sincérité.
«Comble d’ironie, c’est la population entière, par le biais des crédits d’impôts, qui a subventionné les centaines de millions de dollars épargnés par la famille Chagnon, grâce à l’exemption obtenue par sa fondation lors de la vente de Vidéotron.»
M. Chagnon a réagi par l’entremise de son vice-président aux communications, François Lagarde.
«Ça ne nous surprend pas. On sait que certains groupes ne sont pas favorables à ce que le gouvernement établisse des partenariats avec le milieu philanthropique dans la sphère sociale. Je respecte leur opinion. Il y a 350 signataires, alors qu’il y a 8 000 organismes communautaires au Québec dont 5 000 reçoivent du financement du gouvernement. Ça ne représente pas l’opinion de l’ensemble des acteurs», a-t-il affirmé.
La Fondation n’a aucunement l’intention de dévier de sa raison d’être.
Selon l’Institut de la statistique du Québec, le nombre de jeunes de moins de 18 ans vivant dans un ménage à faible revenu est passé le 15 à 10% de 1996 à aujourd’hui. Cela fait dire à M. Chagnon que les efforts portent fruit même s’il reste du travail à faire pour enrayer la pauvreté chez les jeunes.