Le caïd Ducarme Joseph, ex-chef du gang des 67, a été abattu en pleine rue dans le quartier Saint-Michel, vendredi soir, à Montréal.
Son corps a été trouvé sur la rue Michel-Ange, près du boulevard Saint-Michel, juste au sud de l'autoroute Métropolitaine.
(Photo: Archives Agence QMI)
«Les policiers ont été appelés vers 22h15 pour un homme gisant au sol, a indiqué François Collard, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). À leur arrivée, ils ont fait la découverte du corps d'un homme dans la quarantaine avec des blessures importantes au haut du corps, infligées par arme à feu. Les ambulanciers ont également été dépêchés sur les lieux et n'ont pu que constater le décès de l'homme.»
(Photo: Agence QMI)
Le SPVM ne confirmait toutefois pas l'identité de la victime de l'homicide, samedi.
Plusieurs douilles et l'arme du crime - un TEC-9, selon nos sources - ont été retrouvées sur place et le tueur s'est enfui. Du travail de professionnel, selon toute apparence. Personne n'a encore été arrêté en lien avec ce meurtre.
Ducarme Joseph était méconnaissable à la suite de l'agression, selon ce qu'a appris TVA Nouvelles. Un des fils du caïd s'est présenté sur la scène du crime au cours de la nuit, suspectant que la victime pouvait être son père. Le meurtre s'est aussi produit à proximité de la résidence de la mère de Joseph.
«Ce qui me surprend c'est qu'hier (vendredi), malgré le fait qu'il soit en pleine rue, il n'était pas accompagné de son garde du corps, ce qui était dans ses habitudes pendant les dernières années», a commenté l'expert en affaires policières, Richard Dupuis, en entrevue à LCN.
«On savait que ça allait arriver, mais on ne savait pas quand», a-t-il observé. Selon M. Dupuis, Ducarme Joseph avait été averti à plusieurs reprises par la police que des tueurs voulaient sa tête.
«Comme c'était son habitude, il riait de ça, il disait à qui voulait l'entendre que même la mort ne pouvait pas le rattraper, mais il faut croire que la nuit dernière, son destin l'a rattrapé.»
«Ce qui est surprenant, avec un contrat qu'il avait sur la tête depuis 2010, c'est qu'il ait pu tenir aussi longtemps», a soutenu Maria Mourani, ancienne députée du Bloc québécois et bien au fait des activités du crime organisé dans le secteur.
Le meurtre de Ducarme Joseph est le 18e homicide à survenir en 2014 sur le territoire du SPVM.
Fusillade au Flawnego
Le 18 mars 2010, l'ex-leader du gang des 67 avait été la cible d'une fusillade au Flawnego, sa boutique dans le Vieux-Montréal, qui avait fait deux morts et deux blessés. Ducarme Joseph, qui avait lui-même appelé les policiers, avait réussi à échapper à l'attentat.
En mai dernier, les deux tireurs impliqués, Kyle Gabriel et Terrell Lloyd Smith, ainsi que le chauffeur de la voiture dans laquelle ils avaient pris la fuite, Carey Isaac Regis, ont été reconnus coupables de double meurtre prémédité et de double tentative de meurtre et condamnés à la prison à vie, sans possibilité de libération avant au moins 25 ans.
«Il faisait profil bas depuis l'attentat de 2010, pour preuve, lorsqu'il a eu le procès en mai, il ne s'était même pas présenté», a expliqué Richard Dupuis.
«Tant au niveau du prêt usuraire, du trafic de stupéfiant que du "racketing", il n'était presque plus présent, on ne le voyait plus dans le centre-ville.»
Acteur important du crime organisé
Le caïd était considéré comme l'un des plus importants acteurs du crime organisé de la métropole.
Son nom était sorti également au moment du retour au Canada de l'ex-parrain de la mafia montréalaise, Vito Rizzuto, décédé en décembre dernier. Ducarme Joseph aurait été mêlé au meurtre de Nicolo Rizzuto, fils de Vito, en décembre 2009. Son meurtre, tout comme la tentative de 2010, pourrait être une réponse à ce crime
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