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Couper dans les services aux élèves ou creuser leurs déficits

Les choix des commissions scolaires:

Étranglées par les coupes du ministère de l'Éducation, les commissions scolaires sont réduites à couper les services aux élèves et à creuser leurs déficits.

«Je suis sous le choc, lance Lorraine Normand-Charbonneau, présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE). Vous avez des parents qui envoient leurs enfants à l'école pour apprendre, ils ont besoin de services et on coupe

Québec coupe 90 millions dans l'aide à la réussite scolaire, 10 millions dans l'adaptation scolaire qui s'adresse aux élèves les plus vulnérables et 30 millions dans les allocations dites supplémentaires, par exemple les activités sportives.

La plupart des commissions scolaires réduisent l'aide aux devoirs. «Il y a des parents qui ne sont pas en mesure d'aider leurs enfants à faire leurs devoirs. Ces enfants seront laissés à eux-mêmes [...] C'est faux de dire que les services ne sont pas touchés», s'est insurgée Mme Normand-Charbonneau.

À la Commission scolaire de Laval, les coupes se traduiront par le déplacement vers des classes régulières d'enfants handicapés, en trouble d'apprentissage et de comportement qu'on avait placés dans des classes spéciales. «On va les noyer dans des classes de 35 élèves», a déploré la présidente de la FQDE.

Le régime minceur imposé au réseau d'éducation se traduit aussi par un alourdissement de la tâche confiée aux directions d'écoles.

«Au Lac-Saint-Jean, j'ai une directrice adjointe qui a six écoles. En Outaouais, j'en ai une qui a huit écoles, comment voulez-vous qu'elles soient efficaces?» demande Mme Normand-Charbonneau.

Dans ses règles budgétaires déposées en juillet, le ministère de l'Éducation coupe 50% de l'allocation réservée au dépistage de pédophiles dans les écoles.

Depuis le début du mois, au moins 36 commissions scolaires ont obtenu la permission du ministère de l'Éducation de faire des déficits totalisant 99 millions $ pour l'année 2014-2015.

«Les déficits s'accumulent parce qu'on ne veut pas toucher aux services», a reconnu Jean-François Parent, directeur général de la Commission scolaire des Phares à Rimouski, où le déficit est porté de 1,6 à 4,4 millions $.

La Commission scolaire de Montréal a choisi d'augmenter son déficit de 13 millions $ (à 29 millions) après avoir appris que le MELS lui coupait 15 millions $.

«On ne voulait pas toucher à des programmes très importants, l'aide aux devoirs et l'aide alimentaire, qui sont en lien avec les besoins de nos élèves: 42% de nos familles vivent sous le seuil du faible revenu», s'est justifiée la présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon.

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