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Accurso minimise le rôle de ses «amis»

Même s'il a entretenu des relations d'amitié avec plusieurs dirigeants syndicaux, Antonio «Tony» Accurso persiste à dire qu'elles n'ont eu aucun impact quant au succès de ses entreprises.

Au deuxième jour de son témoignage devant la commission Charbonneau, Accurso a été contraint de s'expliquer sur ses relations avec certains membres influents comme Jean Lavallée, qui a été président de la FTQ-Construction. Malgré l'insistance de la procureure en chef, Me Sonia LeBel, le témoin s'est fait plutôt vague quant aux circonstances qui ont mené à sa première rencontre avec Lavallée, qui est devenu un ami.

Accurso a expliqué que c'est sans doute Louis Laberge, président de la FTQ qu'il a qualifié de «père spirituel», qui lui avait suggéré de rencontrer Lavallée et qu'il avait tout bonnement accepté.

«C'était le président de la FTQ-Construction et peut-être qu'il pensait que ça aiderait à placer de ses gars», a lâché l'entrepreneur.

Lorsque la Commission a voulu savoir quel intérêt il avait à rencontrer le président de la FTQ-Construction, Accurso a semblé embêté.

«Il n'y avait pas de raison particulière... Je n'avais rien à lui demander», a-t-il répondu avant d'ajouter que cela faisait «partie de la business».

«M. Lavallée a-t-il été un élément clé dans votre succès?», lui a alors demandé la procureure. «C'était plus un ami très proche qu'un élément clé. C'était comme un frère pour moi», a répondu Accurso.

Avantages reliés à Lavallée

Dans le même ordre d'idée, on a demandé au témoin s'il considérait avoir reçu ou des avantages de Lavallée ou des avantages de sa relation avec lui. «Non», a-t-il simplement répondu. Le commissaire Renaud Lachance a toutefois remis cette réponse en doute lorsqu'il a été question d'un prêt de 5 millions $ accordé par la FIPOE (un affilié de la FTQ) à Accurso et que ce dernier a admis qu'il ne connaissait pas d'autres entrepreneurs ayant eu le même traitement.

De plus, Me LeBel a fait remarquer à l'entrepreneur que, lors de son témoignage devant la Commission, Jean Lavallée a admis avoir favorisé son ami Accurso à la SOLIM, bras immobilier du Fonds de solidarité FTQ. Visiblement surpris, le témoin n'a pu que répondre «Merci Johnny... Merci, M. Lavallée», jurant avoir été favorisé à son insu.

Un peu plus tôt, l'homme d'affaires a également nié que Gérard Cyr, du local 144 de l'International qui est aussi son ami, ait eu un quelconque lien avec le succès de Gastier.

Interrogé quant à sa relation avec d'autres personnes, Accurso a identifié Vito et Nick Jr Rizzuto comme étant de «petits contacts».

Accurso «contrôlait tout»

Tony Accurso a aussi été questionné quant à son pouvoir au sein de la FTQ. Après avoir affirmé qu'il ne se mêlait pas des affaires de la centrale syndicale, la Commission a fait entendre au témoin une conversation téléphonique du 1er avril 2009 entre Richard Goyette et Jocelyn Dupuis interceptée dans le cadre d'une enquête policière.

«C'est lui qui dicte la ligne de conduite à Lavallée. C'est lui qui m'a annoncé que je m'en allais vice-président à la FTQ», dit Dupuis à Goyette au sujet d'Accurso, ajoutant que ce dernier «contrôle tout».

«Je ne me souviens pas de ça du tout», s'est empressé de répondre le principal intéressé. «Ce n'est pas moi qui décidais l'avenir de Jocelyn Dupuis. [...] Je ne dirigeais pas la FTQ, je ne dirigeais pas Jean Lavallée.»

Même son de cloche quand Tony Accurso a été questionné au sujet des élections de novembre 2008 à la FTQ. Le témoin a affirmé qu'il n'avait aucun intérêt quant aux résultats, malgré ce que certaines personnes ont pu prétendre.

Lors d'une conversation téléphonique, Jocelyn Dupuis dit notamment qu'il aurait aimé «voir la face à Accurso» lors de l'annonce du résultat du vote. «Perception», a répondu le témoin. «Johnny a perdu, ça me faisait de la peine, parce que lui avait de la peine», a-t-il conclu.

Séjours sur le Touch

Finalement, l'entrepreneur a juré qu'il n'avait pas utilisé son luxueux yacht, le Touch, dans le but de conclure des affaires, ce qui a semblé surprendre la Commission. Le témoin a aussi affirmé que le Touch n'avait pas servi à préparer les élections de la FTQ en 2008, et ce, même si Jean Lavallée et Bernard Girard y ont séjourné quelques mois plus tôt.

Le désormais célèbre bateau a d'ailleurs fait l'objet d'un débat entre avocats sous ordonnance de non-publication en fin d'après-midi, car l'avocat de Tony Accurso, Me Louis Belleau, s'est opposé à une question de la procureure en chef.

Le témoignage de Tony Accurso reprendra demain matin, dès 9h30.

MISES À JOUR

16h09 - On nous apprend que le reste de la journée se déroulera en non-publication pour un débat entre avocats. Retour demain matin à 9h30.

15h58 - C'est Accurso qui a payé pour le voyage de Bernard Girard. Dit qu'il a payé les voyages de tout le monde, sauf pour Frank Zampino. L'avocat d'Accurso s'oppose et dit que les questions de Me LeBel vont trop loin. On suspend quelques minutes pour un débat entre avocats.

15h52 - Écoute électronique du 2 avril 2009 entre Giuseppe Borsellino et Jocelyn Dupuis. «Je pense que ce bateau-là, c'est le bateau du pouvoir du Québec. C'est donc bien puissant ce bateau-là», dit Dupuis qui ajoute que Bernard Girard y a aussi été. Accurso maintient que le voyage n'avait aucun lien avec les élections.

15h48 - Témoin admet que Bernard Girard est allé sur le Touch. Parce que c'est l'ami de Jean Lavallée. Me LeBel soumet que le voyage a eu lieu du 14 au 23 février 2008. «Ça se peut», répond Accurso qui nie que le voyage ait pu être en lien avec les élections à venir.

15h45 - Accurso répète qu'il ne voulait pas se mêler des élections à la FTQ. «Ce n'était pas de mes affaires.»

15h40 - Reprise des audiences. On revient sur le yacht d'Accurso. Plus tôt aujourd'hui, le témoin a dit qu'il y invitait seulement ses amis. Il ajoute maintenant «les amis de [ses] amis».

15h08 - PAUSE

15h02 - Écoute électronique du 13 novembre 2008 entre Dupuis et «Bob». Dupuis dit qu'il aurait aimé «voir la face à Accurso» à la suite du résultat des élections. «Johnny a perdu, ça me fait de la peine, parce que lui a de la peine.»

14h54 - Accurso dit qu'il n'avait aucun intérêt dans l'élection de novembre 2008 à la FTQ. Écoute électronique du 13 novembre 2008 entre Normand Dubois et Louis-Pierre Lafortune. «Accurso a manqué son coup», dit Dubois. «Perception», répond Accurso. «Jean Lavallée et moi on était amis et c'est sûr que je l'appuyais.»

14h46 - Dans la conversation, Arsenault dit avoir demandé à Accurso quoi faire avec Jean Lavallée.

14h39 - Écoute électronique du 14 mars 2009 entre Arsenault et son conseiller Gilles Audette. «Des présidents de la Caisse de dépôt ont fait des deals sur des yachts et des affaires comme ça. C'est comme ça que ça marche dans le monde des affaires», dit Arsenault. «Est-ce que c'est comme ça que ça fonctionne?», demande Me LeBel. «Moi, ce n'était pas pour ça», répond Accurso. «Je n'ai jamais utilisé mon bateau pour ça [conclure des affaires].»

14h35 - Accurso dit que Michel Arsenault lui a demandé de convaincre Lavallée de prendre sa retraite.

14h34 - Accurso a parlé à Michel Arsenault la semaine dernière pour «avoir son feeling» quant à son «expérience» à la CEIC et «savoir où sont les toilettes», notamment.

14h28 - Me LeBel fait remarquer au témoin que Lavallée, lors de son témoignage, a admis qu'Accurso était favorisé. «Merci Johnny... Merci M. Lavallée», répond le témoin. Dit avoir été favorisé à son insu.

14h19 - «Je pense que la seule influence qu'il peut avoir c'est d'accélérer le dossier», dit Accurso au sujet de Lavallée en tant que président de la SOLIM.

14h12 - Reprise des audiences. On revient sur Jean Lavallée et sur son rôle de président de la SOLIM. «Ce n'était pas le bon Dieu», tranche Accurso. «Il se fiait beaucoup aux recommandations qu'on lui faisait.»

12h28 - PAUSE DU DÎNER / REPRISE À 14H

12h23 - On parle de la pourvoirie Joncas.

12h15 - Accurso reconnaît avoir reçu un financement de 5 M$ de la FIPOE qui a joué un rôle de capital de risque alors que les banques refusaient de lui octroyer un prêt en raison du «risque réputationnel». Renaud Lachance soulève que ça semble être un «avantage».

12h09 - Témoin dit avoir déjà reçu du financement de la FIPOE.

12h05 - Accurso dit qu'il n'avait pas le pouvoir d'influencer un vote à la FTQ. «Ce n'est pas impossible» que Lavallée l'aie consulté pour certaines choses, toutefois.

12h03 - «Je ne me souviens pas de ça du tout», dit Accurso au sujet de ce qu'on vient d'entendre. «Ce n'est pas moi qui décidais l'avenir de Jocelyn Dupuis.» «Je ne dirigeais pas la FTQ, je ne dirigeais pas Jean Lavallée.»

11h49 - Témoin dit ne jamais s'être mêlé des affaires syndicales. Écoute électronique du 1er avril 2009 entre Richard Goyette et Jocelyn Dupuis. «C'est lui qui dicte la ligne de conduite à Lavallée. C'est lui qui m'a annoncé que je m'en allais vice-président à la FTQ», dit Dupuis à Goyette au sujet d'Accurso.

11h48 - Accurso dit qu'il fait seulement des voyages avec ses «amis».

11h47 - On revient sur les propos de Pereira comme quoi les entreprises d'Accurso étaient «intouchables». Le témoin dit ne pas avoir été au courant d'une telle situation.

11h43 - «Considérez-vous avoir reçu des avantages de Lavallée ou tirer des avantages de votre relation avec lui?», demande Me LeBel. «Non.»

11h42 - Accurso confirme que Lavallée n'a «jamais payé» pour un voyage. Il est toutefois arrivé qu'il payait des repas.

11h38 - On revient à Jean Lavallée qu'il a connu au début des années 80.

11h33 - Reprise des audiences. Me LeBel continue d'énumérer des gens et demande au témoin s'il s'agit d'«amis», de «connaissances» ou de «contacts». À Vito Rizzuto, il répond «petit contact». Procureure demande au témoin d'expliquer la différence entre «petit contact» et «contact».

10h51 - PAUSE

10h48 - Me LeBel dresse une liste de leaders syndicaux qui sont devenus amis avec Accurso. «C'est quoi la définition d'un ami pour la Commission?», lâche-t-il. Louis Laberge est son «père spirituel».

10h44 - Commission demande pourquoi les partys de la FTQ-Construction avaient lieu à l'Onyx. «C'était vraiment beau, c'était comme Vegas. Ils aimaient ça aller là.» Accurso dit que la FTQ-Construction payait et qu'elle n'avait pas un prix d'ami. Il se détache de l'administration du restaurant.

10h42 - «Est-ce que Lavallée a été un élément clé dans votre succès?», demande Me LeBel. «C'était plus un ami très proche qu'un élément clé. C'était comme un frère pour moi.»

10h40 - Accurso répète qu'il ne trouvait pas «important» de rencontrer Lavallée, mais que c'est Laberge qui lui a ouvert la porte. «Ça m'intéressait parce que c'est un leader syndical et que j'avais des employés chez lui. Ça fait partie de la business!»

10h37 - Me Louis Belleau, avocat d'Accurso, s'oppose et dit que les années 80 ne font pas partie du mandat de la Commission.

10h29 - On parle de Jean Lavallée, mais Accurso ne se souvient pas dans quelles circonstances il l'a rencontré pour la première fois. Dit que c'est sans doute Laberge qui lui a proposé de le rencontrer. «C'était le président de la FTQ-Construction et peut-être qu'il pensait que ça aiderait à placer de ses gars.» «Je voulais le rencontrer, c'est un leader syndical... Il n'y avait pas de raison particulière. Je n'avais rien à lui demander.»

10h28 - «On n'engage pas les travailleurs en fonction de leur allégeance syndicale. On ne fait pas ça et on n'a jamais fait ça.»

10h22 - On parle de Ken Pereira qui a dit qu'il voulait poursuivre des compagnies d'Accurso, mais que Lavallée n'aurait pas voulu. Pas de commentaire sur ce sujet. Pereira a aussi dit que les leaders syndicaux avaient un grand pouvoir quant à la bonne marche des chantiers. «Je n'ai jamais vu ou entendu parler de problèmes semblables», répond le témoin.

10h14 - Accurso maintient que la main-d'oeuvre va où il y a de l'ouvrage et que Gérard Cyr, comme tous les leaders syndicaux, veut faire travailler son monde. «Est-ce que la main-d'oeuvre est un facteur clé?», demande Me LeBel.

10h07 - Témoin répète que «jamais» il aurait voulu acheter Ganotech. Ajoute qu'il ne connaît pas Arsenault et qu'il ne lui a jamais parlé. Qualifie la conversation de «ridicule».

10h03 - Accurso nie que Gérard Cyr ait une grande part dans l'expansion de Gastier notamment en lui bâtissant une équipe. «Il va nous fournir une main-d'oeuvre une fois qu'on a une job», répond le témoin. «C'est clair et net qu'Arsenault était saoul dans cette conversation-là.» «J'aimerais ça que M. Arsenault dise qui a offert de l'argent pour une équipe. C'est complètement ridicule. Pour une raison ou une autre que je ne connais pas, il ne m'aime pas.»

9h54 - Écoute électronique du 19 janvier 2009 entre Dupuis et Eugène Arsenault. Ce dernier dit qu'Accurso «garrochait l'argent à coup de centaines de milliers de dollars» pour avoir ses ouvriers.

9h50 - «Je ne me serais jamais embarqué dans l'acquisition de cette compagnie-là à ce prix-là», dit Accurso au sujet de Ganotech.

9h39 - Écoute électronique du 14 mars 2009 entre Jocelyn Dupuis et Eugène Arsenault. «Accurso se pense au-dessus de tout et de tout le monde», dit Dupuis. Selon la conversation, Accurso aurait demandé à Dupuis d'approcher Arsenault pour Ganotech. «Ce n'était pas mon idée, c'était son idée. Il a sûrement décidé de l'approcher pour m'en parler par la suite», dit Accurso. «Jocelyn Dupuis ne peut pas parler en mon nom», ajoute-t-il.

9h38 - Tony Accurso est assermenté. Me LeBel reprend son interrogatoire là où elle a laissé hier, en parlant de Gastier. Accurso niait hier avoir eu un intérêt pour Ganotech.

9h37 - Début des audiences.

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