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Hausse des prix et ventres creux

Prix du panier d'épicerie

Les prix des aliments ont augmenté de 4 à 5% au Québec depuis un an, affirme le service de planification d'achats alimentaires et de repas SOSCuisine.com.

Une hausse qui n'améliore pas le sort des milliers de Québécois trop démunis pour se nourrir correctement 8% de l'ensemble des ménages en 2011-2012, selon les dernières données disponibles.

«Il y a des aliments qu'on surveille de près: bœuf haché, poitrine de poulet, filet de porc, saumon, et ils ont tous augmenté», déclare Cinzia Cuneo, présidente et cofondatrice de Sukha Technologies, l'entreprise montréalaise derrière SOSCuisine.com.

Depuis huit ans, Sukha Technologies relève chaque semaine les prix de 1 000 produits dans 60 bannières au Canada, dont 17 au Québec. «Les prix planchers montent», assure Cinzia Cuneo.

Les données de SOSCuisine.com dépassent ceux de Statistique Canada.

Selon l'agence fédérale, le prix des aliments au Québec a progressé de 2,2% sur un an (août 2013 à août 2014). Il faut savoir que Statistique Canada mène une enquête mensuelle par échantillon moins poussée que celle de Sukha Technologies, sur environ 600 biens et services - des vêtements aux logements en passant par l'essence et les aliments.

Chez les spécialistes de l'industrie, on anticipe d'autres hausses. Sylvain Charlebois, professeur de l'Université de Guelph​ spécialisé en distribution et politiques agroalimentaires , croit que le prix des fruits et des légumes va bientôt bondir : «Au Canada, 80 % des produits maraîchers sont importés et nous sommes à la merci du dollar canadien, qui a faibli. On va vivre une désagréable surprise ces prochains mois».

Les importateurs canadiens de produits maraîchers transigent en dollar américain, devise de référence, en planifiant deux ou trois mois à l'avance.

Lorsque manger coûte trop cher

En 2012, les ménages québécois ont consacré une moyenne de 7 770$ à l'alimentation, soit 11,9% de leurs dépenses totales de 65 126 $.

La même année, 6% des ménages enduraient une «insécurité alimentaire modérée»: le manque d'argent les obligeait à réduire la quantité ou la qualité des aliments, indique l'Institut national de santé publique du Québec dans un rapport dévoilé en août dernier.

De plus, 2% des ménages souffraient «d'insécurité alimentaire grave», jusqu'à la privation de repas pendant plusieurs jours.

Les plus affectés: les familles monoparentales et les ménages à faible revenu, notamment ceux qui n'ont que l'aide sociale ou l'assurance-emploi pour vivre.

Aussi, 13% des ménages comprenant trois enfants et plus ont souffert d'insécurité alimentaire en 2011-2012 comparativement à 7,5% des ménages sans enfants.

Comment concilier faible budget et nutrition ? «On peut dépenser une dizaine de dollars par jour, par personne, et bien manger», soutient Cinzia Cuneo. « Pour une famille moyenne de 2,5 personnes, c'est environ 175 $ par semaine. Si on surveille les spéciaux, on arrive à baisser le coût du panier d'épicerie d'environ 20% ou 150$ par mois. À la fin de l'année, c'est un voyage dans le Sud ! »


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