Alors que les consommateurs font face à une augmentation possible de 7,6% de leurs tarifs d’électricité le 1er avril prochain, le gouvernement Couillard est disposé à offrir de nouveaux rabais des tarifs d’électricité aux entreprises qui pourraient investir ici.
Ce tarif représentera un rabais de 20 % par rapport au tarif réglementé actuel, le tarif L, à 4,8 cents le kWh. Il sera destiné aux nouveaux projets présentant des besoins en électricité d’un moins un Mégawatt. La baisse de tarif prendra progressivement fin au bout de 10 ans.
La réduction de tarif est deux fois plus généreuse que celle que proposait le gouvernement Marois en octobre 2013, alors que la consommation minimum avait été fixée à 15 Mégawatts.

Agence QMI
« Le Québec a connu, dans les dernières années, une diminution des besoins en énergie combinée à une augmentation de l'offre, ce qui se traduit par des surplus énergétiques plus importants que prévu », a indiqué le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, alors que les surplus d’énergie s’accumulent avec la centrale au gaz de Bécancour, les parcs éoliens et les nouvelles centrales de la Romaine.
Pour être admissibles, les coûts en électricité d'un projet devront représenter au moins 10 % des frais totaux d'exploitation.
Le ministre de l’Économie, Jacques Daoust, est d’avis que le programme pourra intéresser les petites et moyennes entreprises, du fait du plancher minimum de consommation d’un Mégawatt.
Le gouvernement estime que les nouveaux investissements engendrés par la mise en place du tarif de développement économique entraîneront la création de milliers d'emplois et devrait engendrer des retombées fiscales de plus de 800 millions de dollars entre 2015 et 2024.
Au cours de la dernière année TVA Nouvelles a démontré que des grandes industries pouvaient maintenant obtenir de meilleurs tarifs dans plusieurs États américains.
Pour l’industrie, avec cette baisse d'un cent le kWh, le gouvernement reconnaît une fois de plus que les tarifs d’Hydro-Québec ne sont plus compétitifs.
«Ce qu'il faut reconnaître, c'est que le tarif L, tel qu'il est structuré présentement, ne peut pas attirer à lui seul de nouvelles installations», a opiné Luc Boulanger, directeur exécutif de l'Association québécoise des consommateurs industriels d'électricité.
Si de nouvelles industries s’installent et viennent concurrencer les industries existantes avec les mêmes produits, le gouvernement promet de baisser les tarifs des industries existantes pour qu’elles ne soient pas pénalisées par ces baisses de tarifs qui pourraient être accordées aux nouveaux investisseurs.
La CAQ veut aussi un rabais pour les consommateurs
Réagissant à l’annonce, la Coalition Avenir Québec (CAQ) s’est demandé pourquoi une telle réduction n’était pas aussi accordée aux consommateurs.
«On se demande pourquoi il n'y aurait que les industries qui pourraient profiter des surplus d'électricité québécois pour obtenir un rabais. Les contribuables ont grandement besoin d'une bouffée d'oxygène et ce sont eux qui devraient profiter d'un allègement de leur facture d'électricité », a affirmé Gérard Deltell, porte-parole de la CAQ en matière de ressources naturelles.
- Avec la collaboration de Michel Morin