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Le gouvernement refuse de révéler les impacts du marché du carbone

En vigueur dès janvier

L'entrée en vigueur du marché du carbone pour l'essence, le mazout et le gaz naturel le 1er janvier coûtera aux usagers du Québec plus de 3$ milliards de dollars d'ici 2020, mais les deux ministères québécois des Finances et du Développement durable refusent de rendre publiques des études économiques sur l'impact de ces nouvelles taxes sur l'économie, a appris notre Bureau d'enquête.

Avec l'arrivée du marché du carbone dans deux mois, les consommateurs paieront pour leurs émissions de gaz à effet de serre. Les Québécois qui paient déjà l'essence la plus taxée en Amérique du Nord seront les seuls à l'ouest de la Californie à participer à ce marché.

En février dernier, les deux coprésidents de la Commission sur les enjeux énergétiques avaient recommandé au gouvernement Marois de renoncer à la mise en place de ce marché. Ils persistent et signent.

«Le fait de limiter le marché à Québec, ça va faire en sorte que l'argent typique va sortir du Québec pour aller aider les Californiens à modifier leurs centrales électriques», déplore Roger Lanoue.

«Tant qu'il n'y aura pas d'autres partenaires, et particulièrement l'Ontario, le Québec ne devrait pas mettre en application le marché du carbone», renchérit Normand Mousseau.

L'association québécoise des indépendants du pétrole a demandé à deux ministères, Finances et Développement durable, s'ils disposaient d'études économiques sur l'impact de cette nouvelle taxe pour les consommateurs. La réponse a été négative.

Le ministère du Développement durable affirme même que les études ne pourraient être dévoilées avant 25 ans et le ministre François Heurtel a refusé de rencontrer notre Bureau d'enquête.

Pour les indépendants du pétrole, il n'y a pas de doute que cette hausse sur les carburants fossiles qui rapportera plus d'un demi-milliard de dollars par année au gouvernement du Québec d'ici 2020 aura un effet sur l'économie.

«Si on augmente le prix qui est de 3 cents, par exemple, il va y avoir une distorsion. On va inviter les consommateurs à aller s'approvisionner à l'extérieur du Québec, le gouvernement va perdre des crédits carbone et les essenceries québécoises vont perdre du volume, du chiffre d'affaires. Ça va diminuer l'activité économique aux frontières du Québec», explique la PDG de l'Association québécoise des indépendants du pétrole (AQUIP), Sonia Marcotte.

Selon un spécialiste de New York, le marché du carbone n'est pas à l'abri de la spéculation avec des hausses encore plus fortes à la pompe.

Parce que Québec a tardé à mettre en place les protocoles nécessaires, les entreprises québécoises qui luttent contre les gaz à effet de serre ne pourront pas en profiter.

Le gouvernement refuse de rendre publiques des études économiques qui pourraient démontrer que tout cela est positif ou négatif.

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