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Pas question d'imposer le bâillon, dit Fournier

Projet de loi 10

Au ministre de la Santé Gaétan Barrette qui souhaite couper court aux débats entourant l'étude du projet de loi 10 en imposant un bâillon, le leader parlementaire du gouvernement du Québec, Jean-Marc Fournier, dit qu'il n'en est pas question.

«Je n'ai pas l'intention de faire un bâillon. On veut que les partis travaillent en commission parlementaire (...) Je vois bien que le Parti québécois ne cache pas son intention de faire de l'obstruction systématique, laissons passer un peu de temps (...) J'espère que le Parti québécois va revenir à la raison», a déclaré M. Fournier.

Quelques minutes plus tôt, le ministre de la Santé avait signifié son intention d'imposer un bâillon sur les débats parlementaires qui entourent le projet de loi 10 et la réforme du régime de santé et services sociaux.

«Le Parti québécois a pris une position complètement irresponsable par la voix de (la députée) Diane Lamarre en annonçant qu'ils vont faire une obstruction systématique à l'adoption du projet de loi. Ça discrédite complètement l'exercice parlementaire que nous venons de faire. On n'attend même pas que nous ayons déposé nos amendements», a déploré jeudi matin le ministre de la Santé.

Le projet de loi 10 lance une réforme majeure dans tout le réseau de la santé. Le ministre abolit les agences régionales de la santé, il les remplace par des Centres intégrés de santé et de services sociaux. Il fusionne aussi des établissements de santé pour en réduire le nombre de 182 à 28.

S'il n'en tient qu'au ministre de la Santé, le gouvernement devrait imposer un bâillon à la commission parlementaire qui procèdera à l'étude du projet de loi 10 article par article. «C'est certainement possible, le Parti québécois nous dit qu'il va tout faire pour empêcher l'adoption du projet de loi (...) Le Parti québécois refuse de jouer selon les règles parlementaires», a martelé le ministre Barrette.

M. Barrette prend pour prétexte une lettre signée par la députée Diane Lamarre, publiée dans le quotidien Le Devoir, pour annoncer son intention d'imposer le bâillon. Dans sa missive, la porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé annonçait que le «Parti québécois s'opposera au projet de loi 10 et s'engage à travailler à toutes les réformes qui viseront réellement à offrir aux Québécois un meilleur accès à des soins de santé».

«J'ai dit depuis le début que nous étions en mode ouverture (...) Les gens ont demandé des amendements. On est prêts à le faire. Avant même qu'on dépose le premier amendement, le Parti québécois annonce qu'il va tout bloquer. Ça s'appelle de l'idéologie. La population s'attend à ce qu'il y ait du changement. S'il n'y a pas l'adoption de ce projet de loi, on va attendre un mandat, deux mandats, trois mandats avant que les choses s'améliorent au Québec. Moi, je suis ici pour représenter la population qui demande de meilleurs services», a plaidé M. Barrette.

«Il y a une différence entre le fait de poser des questions et faire de l'obstruction quand on est devant un projet de loi conçu par un ministre qui n'a consulté personne. Il faut s'attendre à ce qu'il y ait des changements, a prévenu la députée Diane Lamarre. Il va devoir accepter de passer à travers le processus (parlementaire). Il n'y a rien pour le patient dans le projet de loi.»

Pour sa part, la Coalition avenir Québec entend demander elle aussi des modifications au projet de loi 10.

«Ça doit être une vraie décentralisation. Il faut que la répartition des budgets se fasse par les établissements, pas par le ministère de la Santé», a souhaité le chef François Legault.

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