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«Nous avons vengé le prophète!»

LA FUSILLADE EN IMAGES

Des hommes armés ont fait au moins 12 morts et quatre blessés en attaquant mercredi à Paris aux cris d'«Allah akbar» l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une attaque sans précédent contre un journal en France et dénoncée comme un «attentat terroriste» par le président François Hollande.

Les quatre caricaturistes vedette du Charlie Hebdo, Charb, Cabu, Wolinski et Tignous, ont été tués dans l'attenta.

Il y a «trois criminels à l'origine» de l'attaque sanglante, a déclaré le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à l'issue d'une réunion de crise à l'Elysée.

Tout est mis en oeuvre pour «neutraliser le plus rapidement possible les trois criminels qui ont été à l'origine de cet acte barbare», a déclaré le ministre, qui n'a pas apporté de précisions sur le rôle des différentes personnes impliquées.

Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier commis en France depuis au moins 40 ans.

Le président français, qui s'est rapidement rendu sur les lieux, s'est ému de l'«exceptionnelle barbarie» de l'attaque, et a appelé à «l'unité nationale».

Le sort et l'identité des auteurs de la fusillade n'étaient pas connus à la mi-journée. Selon des témoins cités de source policière, ils ont crié «nous avons vengé le prophète!» avant de réussir à prendre la fuite dans Paris.

Sur une vidéo de l'attaque, filmée par un homme réfugié sur un toit et mise en ligne sur le site de la télévision publique France Télévisions, on entend par ailleurs un homme crier «Allah akbar» entre plusieurs coups de feu.

M. Hollande a convoqué une réunion ministérielle de crise en début d'après-midi (13H00 GMT) à l'Élysée et doit s'adresser à la nation à 19H00 GMT.

Les deux tireurs (Crédit photo: Courtoisie)

Le premier ministre Manuel Valls a immédiatement décidé de relever le plan antiterroriste Vigipirate au niveau «alerte attentats», le plus élevé possible, pour l'ensemble de la région parisienne.

L'hebdomadaire satirique avait été menacé à de nombreuses reprises depuis la publication de caricatures du prophète Mahomet en 2006.

En novembre 2011, le siège du journal avait été détruit dans un incendie criminel, déjà qualifié d'«attentat» par le gouvernement de l'époque. En 2013, un jeune homme de 24 ans avait été condamné à de la prison avec sursis pour avoir appelé sur internet à décapiter le directeur de Charlie Hebdo après la publication des caricatures de Mahomet.

(Crédit photo: Agence France-Presse)

Les organes de presse, les grands magasins, très fréquentés ce mercredi à l'occasion de l'ouverture des soldes d'hiver, les lieux de culte, les écoles et les transports ont été placés sous «protection renforcée» après l'attaque meurtrière survenue dans la matinée.

Selon une source proche de l'enquête, l'attaque s'est déroulée «vers 11H30» (10H30 GMT), lorsque «deux hommes armés d'une kalachnikov et d'un lance-roquette ont fait irruption au siège du journal», dans le centre de la capitale. «Un échange de feu a eu lieu avec les forces de l'ordre», a-t-elle déclaré.

(Crédit photo: Agence France-Presse)

Après avoir quitté les lieux, les deux agresseurs ont braqué un automobiliste dans le nord-est de Paris et percuté un piéton.

«J'ai entendu des coups de feu, j'ai vu des gars cagoulés qui sont partis en voiture», a déclaré à l'AFP Michel Goldenberg, un voisin qui a son bureau dans la même rue que Charlie Hebdo, dans le 11e arrondissement.

Un autre voisin, Bruno Leveillé, a raconté à l'AFP avoir entendu «une trentaine de coups de feu pendant une dizaine de minutes».

(Crédit photo: Agence France-Presse)

«Les auteurs de ces actes seront pourchassés aussi longtemps que nécessaire pour qu'ils puissent être arrêtés, traduits devant les juges et condamnés», a martelé le président Hollande, en soulignant le «choc» représenté par cette attaque pour la France.

«Dans ces moments-là, il faut faire également bloc, montrer que nous sommes un pays uni», a insisté le chef de l'État.

De nombreux dirigeants étrangers ont condamné l'attaque, notamment la chancelière allemande Angela Merkel qui s'est dite «bouleversée» par un «attentat abominable» et le premier ministre David Cameron qui a dénoncé une attaque «révoltante».

Sans que l'on sache s'il y a un lien avec cette attaque, Charlie Hebdo a fait la Une de son dernier numéro paru ce mercredi sur la sortie de Soumission, nouveau roman controversé de l'écrivain Michel Houellebecq, l'un des auteurs français les plus connus à l'étranger.

Ouvrage de politique fiction, le livre brosse le portrait d'une France islamisée en 2022, après l'élection d'un président de la République musulman.

(Crédit photo: Archives Agence France-Presse)

«Les prédictions du mage Houellebecq: en 2015 je perds mes dents... En 2022 je fais Ramadan !», fait dire à un Houellebecq caricaturé l'édition de Charlie Hebdo parue mercredi.

L'hebdomadaire satirique a été menacé à de nombreuses reprises depuis la publication de caricatures de Mahomet en 2006.

En novembre 2011, le siège de Charlie avait été détruit dans un incendie criminel, déjà qualifié d'«attentat» par le gouvernement de l'époque.

En 2013, un jeune homme de 24 ans avait été condamné à de la prison avec sursis pour avoir appelé sur internet à décapiter le directeur de Charlie Hebdo après la publication de caricatures de Mahomet.

Le dernier tweet du Charlie Hebdo.

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