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«J'ai compris qu'on voulait tuer Charlie Hebdo» - un survivant raconte

Le journaliste Laurent Léger était dans la salle de la rédaction du Charlie Hebdo lors de l'attentat qui a fait douze morts. Il s'est jeté sous une table pour éviter d'être aperçu des assaillants, mais a tout de même vu ses collègues périr.

«J'étais dans la salle de réunion au moment où ça s'est passé. J'ai tout entendu, j'ai presque tout vu. J'ai tout compris. J'ai compris quoi? Qu'on voulait tuer Charlie Hebdo, raconte le reporter. On voulait tuer la liberté d'expression.»

M. Léger assure que les assassins savaient ce qu'ils faisaient.

«Ils sont venus le jour de la réunion de rédaction, ils savaient qu'il y aurait un maximum de gens. Ils ont tiré et le résultat c'est la mort de neuf personnes de la rédaction et trois personnes de l'extérieur. Douze morts. Une attaque contre un journal en plein Paris», dit-il.

Le journaliste qui était responsable des enquêtes à Charlie Hebdo raconte avoir entendu les tireurs parler. Il a réfuté les allégations comme quoi les assassins avaient demandé aux victimes de s'identifier.

«La seule chose, identification que j'ai entendue, c'est le nom de Charb, un des dessinateurs-vedettes, le directeur de la publication. Celui que l'on voyait dans les médias. Le plus identifié, identifiable, celui qui luttait le plus pour la liberté d'expression. Qui dessinait ce qu'il avait envie de dessiner.»

«À un moment ou un autre pendant l'assaut j'ai entendu parler de Charb, ils n'ont pas demandé une quelconque identification formelle. Ils ont vraiment tiré sur tous ceux qui étaient dans la salle, qu'ils ont pu voir, ils ont tiré comme sur des lapins»

M. Léger a aussi expliqué que tout s'est passé très rapidement et qu'il a à peine eu le temps de voir les tireurs.

«J'ai vu un homme seul, armé lourdement, avec une cagoule, habillé comme les forces d'élite. Il a crié "Allahou Akbar" deux fois. Tiré sur mes confrères et mes consoeurs, me réfugier sous une table. En une seconde on est en forme et après tout le monde est par terre».

Malgré le choc, le journaliste a été bien clair sur le portrait des deux tueurs.

«Alors que j'étais sous une table, recroquevillé, je les ai entendu dire, visiblement à une survivante "On ne tue pas les femmes, on ne touche pas aux femmes". Mais bon, c'était juste une remarque un peu bravache, ça ne correspond à rien. Ils ne respectent rien, ce sont des terroristes, des obscurantistes, des fondamentalistes, des intégristes, des gens qu'on ne peut pas respecter. Ce ne sont pas des qui luttent au nom de l'Islam, mais ce sont des gens qui ne peuvent pas représenter l'Islam. Ce ne sont pas des musulmans, ce sont des terroristes et ça n'a rien à voir.»

«Il ont voulu tuer un journal et ils ont tué des journalistes, mais le journal va essayer de continuer à vivre», affirme-t-il.

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