Moins de 24 heures après le sanglant attentat contre le journal Charlie Hebdo, une fusillade a coûté la vie à une policière jeudi au sud de Paris, ajoutant à la tension extrême en France, même si aucun lien n'a été établi pour le moment entre les deux événements.
«Deux personnes sont actuellement en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire (du département) des Hauts-de-Seine. Un homme de 52 ans, interpellé ce matin, et une deuxième personne», a déclaré à l'AFP une source policière.
«On ne sait pas à ce stade s'il peut s'agir de l'auteur de la fusillade qui est toujours activement recherché», a-t-on ajouté.
Selon une autre source policière, l'homme de 52 ans n'est «visiblement pas le bon».
«Mon client se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment«, a assuré à l'AFP son avocate Me Laurence Roche, affirmant qu'il n'était «en aucune façon mêlé à cette affaire».
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a déclaré jeudi soir qu'il n'y avait pas de lien «à ce stade» entre cette fusillade et l'attentat de Charlie Hebdo dans lequel douze personnes ont trouvé la mort mercredi.

Les faits se sont déroulés en début de matinée à Montrouge, commune limitrophe de la capitale française. Vers 07h00 GMT se produit un banal accident de la circulation entre deux véhicules.
La police municipale et la voirie sont appelées sur les lieux. Et peu après 08h00 GMT, des coups de feu éclatent, selon les premiers éléments de l'enquête.
La victime est une jeune stagiaire de 26 ans de la police municipale, célibataire et sans enfants. Un employé chargé de la voirie a, quant à lui, été grièvement blessé.
«La policière municipale tombée ce matin fait l'honneur de la Nation. Gratitude à toutes les forces de l'ordre qui protègent notre liberté", a réagi le premier ministre Manuel Valls sur Twitter.


Protégé par un gilet pare-balles, porteur d'une arme de poing et d'un fusil-mitrailleur, le suspect recherché s'était enfui à bord d'une voiture ensuite retrouvée dans la ville voisine d' Arcueil.
Un quartier de cette localité avait été un temps bouclé en fin de matinée puis le périmètre de sécurité a été levé un peu avant midi.
Une opération de police dans une chambre d'hôtel de Montrouge, près des lieux de la fusillade, s'est également «révélée infructueuse», d'après une source policière.
Selon celle-ci, la trace de l'agresseur présumé avait été perdue «dans le quartier de La Défense», centre névralgique des affaires à l'ouest de Paris où travaillent des milliers de salariés.
Les juges antiterroristes se sont saisi des faits «au vu du contexte actuel, de l'armement lourd de l'auteur des faits et du caractère délibéré d'un acte visant les forces de l'ordre».
Ils ont ouvert une enquête pour assassinat et tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste.
C'était «une scène de panique», a raconté un habitant de la rue, Ahmed Sassi, 38 ans. Il explique avoir été réveillé par «deux détonations».
De la fenêtre de sa cuisine, il dit avoir vu «un policier debout dans la rue. Un homme en habit sombre lui a tiré dessus à bout portant, tout en continuant à courir».