«L'otage» de l'imprimerie du nord-est de Paris, où s'étaient retranchés vendredi les deux frères Kouachi, n'avait en fait pas «été repéré» par les auteurs présumés de l'attentat de Charlie Hebdo, a appris l'AFP de source proche de l'enquête.
Dès l'arrivée des deux suspects, vers 09h30 (3h30, heure de Montréal), l'employé de 26 ans, Lilian, s'est réfugié au premier étage de l'imprimerie et n'a jamais vu les deux frères.
C'était un otage «par destination», a expliqué cette source.
«Il a pu donner par SMS des éléments tactiques, comme sa position à l'intérieur des locaux, à la cellule négociation» du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale), l'unité d'élite chargée de l'opération. «Il a également pu entendre les deux suspects parler».
Ce contact «a permis de le rassurer et de lui donner la conduite à tenir pour le plan d'assaut», a expliqué la source.
«Il communiquait également par texto avec un membre de sa famille», a expliqué une autre source proche du dossier.
Les négociateurs de la gendarmerie ont tenté à plusieurs reprises d'entrer en contact avec les frères Kouachi, en appelant notamment sur les lignes téléphoniques de l'entreprise mais les deux hommes n'ont jamais répondu.

«Toutefois, ils ont écouté tous les messages laissés par les négociateurs», a expliqué cette source.
Peu avant 17h00 (11h, heure de Montréal), les gendarmes du GIGN se positionnaient dans la perspective d'un assaut imminent. C'est alors que les deux auteurs présumés de l'attentat de Charlie Hebdo sont sortis et ont tiré sur les forces de l'ordre, «entraînant leur neutralisation immédiate», a expliqué cette source.
«Simultanément à l'ouverture du feu, un véhicule blindé de la gendarmerie permet d'accéder au premier étage pour libérer le jeune homme, en évitant d'éventuels piégeages» au rez-de-chaussée, a expliqué cette source.
Les deux hommes, tués dans l'assaut, ont ensuite été «formellement identifiés comme Chérif et Saïd Kouachi», recherchés pour l'attentat de Charlie Hebdo qui a causé la mort de 12 personnes.
Le graphiste de l'imprimerie, indemne, a été pris en charge par les gendarmes et amené au quartier général.
Il a retrouvé sa famille «assez rapidement» après l'assaut, a expliqué une autre source proche du dossier, qui assure que le jeune homme «va bien» mais est «choqué».
Près de 150 membres du GIGN ont été mobilisés pour cette opération.